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AMÉLIE

OU
LES ÉCARTS DE MA JEUNESSE


Q u’une femme sans pudeur serait à plaindre, si, lorsque emportée par le torrent du vice, et forcée, par état, de se livrer sans réserve aux caprices révoltants du premier venu, elle pouvait réfléchir sur la bassesse de sa condition ! Dégradée à ses yeux, elle se regarderait avec raison comme la plus vile de toutes les créatures : l’horreur qu’elle s’inspirerait à elle-même l’obligerait bientôt de changer de conduite ; mais malheureusement elle perd sa sensibilité au milieu des excès qui atténuent ses facultés : ce qui la couvre d’opprobre, et devrait la faire rougir de honte, ne