minin et concevant, apparaît sous la forme de Mylitta, Lilith, Derketo, Astaroth, Brimo, dans toute l’Asie Mineure ; sous celle d’Aliath chez les Arabes. Le principe actif, mâle et fécondateur, le soleil, est partout reconnu comme le seigneur, Adon. Le rapport des deux principes, l’union des sexes est représenté dans le mythe de la mort d’Adonis par le sanglier d’hiver, et de sa renaissance par Aphrodite (Artémise, Hécate, etc.). Ainsi tout dans cette religion extérieure dégénère en types charnels de la génération, et de là le délire sauvage, les usages dévergondés, la débauche effrénée des cultes obscènes de la Syrie et de la Phénicie ; de là l’adoration du Phallus, les cérémonies du priapisme, du culte de Mylitta, déesse de la volupté, etc. ; de là, enfin, les sacrifices sanglants et épouvantables d’hommes et d’enfants offerts aux puissances de la nature, dans le culte de Dagon, Derketo, Moloch (Baal), Astarté, Bel et Mylitta.
VI. L’Égypte[1] rappelle à la fois l’Orient et l’Occident ; elle présente tout ensemble beaucoup d’analogie et de grandes différences avec les Indes ; sa religion fixe et immuable offre le plus grand contraste avec la mobilité fantastique de celle de l’Inde ; elle a, comme le brahmisme, une base astrologique. Nous trouvons dans le monde bigarré des mythes égyptiens l’apothéose des sept planètes, leurs rapports avec les douze signes du zodiaque, avec les mois et les autres périodes de l’année, le soleil et la lune jouant un rôle principal, apparaissant, le premier, tantôt comme Jao, conception abstraite semblable à celle de Brahm, dans l’abîme ; tantôt à certains mois, comme Osiris, le soleil d’été, Serapis, le soleil d’hiver. Osiris préside au royaume de la lumière et de la vie, Serapis à celui des ténèbres et de la mort. En hiver, Osiris, s’inclinant vers le monde inférieur, meurt assassiné par Typhon, le dieu du mal. Dans les trois saisons admises par les Égyptiens, ils
- ↑ Kirsher, S. J., Œdipus Ægyptiacus. Romæ, 1652 ; Obeliscus Pamphilicus. Romæ, 1659 ; Apotefematica, s. de Viribus et effectis astror., éd. Gronov. Lugd., 1698. — Movers, Recherches sur la religion des Phéniciens, considérée dans ses rapports avec celle des Carthaginois, des Syriens, des Babyloniens, des Assyriens, des Hébreux et des Égyptiens, 1 vol. Bonn, 1840.