son néant. Les bouddhistes ont accommodé les mythes du brahmisme à leur façon, faisant des dieux du brahmisme, les serviteurs de l’être divinisé par eux ou de Bouddha. Comme les Chinois personnifient la Divinité dans l’empereur, les partisans de Bouddha honorent Dieu dans le Lama, substance qui manifeste actuellement la Divinité. Chaque homme peut devenir lama (prêtre), en ce sens que la dignité du lama dépend de l’anéantissement de l’être propre dans la substance divine. Le plus profond degré de cet anéantissement se révèle dans les trois principaux lamas, le Talé-lama, à Lassa, le lama du petit Thibet, à Tischu-Lombu, et le troisième dans la Mongolie. Quand un de ces lamas meurt, aussitôt son âme reparaît dans un autre sujet, qu’il s’agit de découvrir. Quelques rites extérieurs, quelques usages (des cloches, un rosaire, etc.) ont servi de texte à des allusions satiriques contre le Christianisme, qui ressemblait, prétendait-on, à la religion des lamas. « Cette ressemblance n’en est pas une, dit Fréd. de Schlegel[1], ou bien c’est la ressemblance bâtarde, du singe et de l’homme, qui a aussi induit en erreur maint savant naturaliste. Il est certain que plus une religion, fausse par sa direction morale et sa tendance spirituelle, paraît avoir de ressemblance avec la vérité, et plus elle s’en écarte, s’y oppose et doit être rejetée. » Du reste, il est aujourd’hui constant, d’après des documents authentiques[2], que la hiérarchie du lama, et d’autres institutions et pratiques de la religion de Bouddha, ne sont que des singeries sataniques du Christianisme.
IV. Le peuple de Zend[3], les anciens Bactriens, qui entrèrent en rapport plus tard avec les Mèdes et les Perses, entre le Tigre et l’Indus, l’Oxus et le golfe Indien, ont été probablement unis par une même religion, dans les temps les plus reculés, avec d’autres peuples orientaux. Zoroastre donna une base et une forme plus déterminées à la religion et à l’état de cette nation. Les écritures sacrées du