forme scolastique en alourdisse l’exposition, et que la pureté en soit altérée par les maximes d’un gallicanisme outré, qui firent pendant quelque temps interdire l’ouvrage. Les dissertations qui précèdent et étayent les matières importantes font le principal mérite de cette histoire. Il y a bien plus de charmes dans celle du doux et pieux abbé de Fleury[1]. Son histoire, qui va jusqu’en 1414, est travaillée avec soin d’après les sources, alors même qu’elles ne sont pas indiquées. Le principal but de Fleury est d’exposer l’origine divine de l’institution de l’Église, son influence sur la restauration de l’humanité, et l’accomplissement de cette œuvre par l’Église catholique. Son continuateur, l’Oratorien Fabre, lui est inférieur sous tous les rapports ; son incapacité se montre dans sa prolixité, dans la manière dont il évite les difficultés qui se présentent, et mêle sans goût les matières les plus opposées. Bossuet, le grand évêque de Meaux[2], dans son Discours sur l’histoire universelle (jusqu’à Charlemagne), expose au jeune prince confié à ses soins l’action de la Providence divine dans la marche des affaires du monde. Cramer, le surintendant protestant, prétendit continuer l’œuvre de Bossuet, mais dans un esprit et un but tout différents. La glorieuse liste des historiens ecclésiastiques français se termine malheureusement avec Tillemont († 1698)[3]. Son grand travail historique sur les cinq premiers siècles, qui renferme principalement des monographies des plus éminents personnages de l’Église, n’est qu’une laborieuse et consciencieuse
- ↑ Fleury, Hist. ecclésiast. Paris, 1691-1720, 20 t. in-4 ; Paris, 1840, 6 t. in-4 ; continuée par Fabre. Paris, 1726-40, 16 t. in-4. Alex. la Croix. Paris, 1776-78, 6 t.
- ↑ Bossuet, Discours sur l’histoire universelle. Paris, 1681. Histoire des variations des églises protestantes. Paris, 1688, 2 t. in-4. 1734, 4 t.
- ↑ Sébastien le Nain de Tillemont, Mém. pour servir à l’Hist. eccl. des six premiers siècles. Paris, 1693-1712, 16 t. in-4. Il ne va pas au delà de 513, éd. II. Paris, 1700-13. Tillemont, Hist. des empereurs et autres princes des six premiers siècles de l’Église. Paris, 1690-1738, 6 t. in-f. ; Brux., 1707 et 1739, 16 t. in-12. Cf. Hefele, Examen de Tillemont, dans la Revue de Tubingen, 1841.
et N. T. Paris., 1699, 8 t. in-f. Lucc., 1734, cum not. Constant. Roncaglia, 9 t. in-f. Ibid. 1749, cum not mansi ; Ven., 1759-1778, 9 t. in-f., c. II. T. supplem. 1751. 18 t. in-4 ; ed. Bingæ, 1784 sq., 18 t. in-8, c. supplement., 2 t. in-4.