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cherche à justifier le culte des idoles, en le comparant aux honneurs rendus aux statues des empereurs par les chrétiens ; Zachée le réfute en lui exposant la vérité. Orose, prêtre espagnol de Tarragone[1], réfuta l’odieux préjugé, répandu dans l’empire par les historiens Eunape de Sardes et Zosime, dans le Ve siècle, et d’après lequel le mépris des dieux de Rome avait attiré, la ruine de l’État par l’invasion des Barbares. Cette réfutation, que, sur l’invitation de saint Augustin, il avait traitée du point de vue historique, fut complétée plus tard par saint Angustin lui-même[2], sous le point de vue spéculatif et dogmatique, dans son profond ouvrage sur l’origine, la constitution, le progrès et le but de la Cité de Dieu, opposée à la cité du monde ou au paganisme. Dans les dix premiers livres, saint Augustin esquisse d’une main ferme le tableau des contradictions des théories politiques, poétiques et philosophiques de la théologie païenne, et en réfute les vaines opinions. Dans les douze livres suivants, partant de cette vérité fondamentale, qu’en Jésus-Christ seul et par lui la connaissance de Dieu est possible et existe en effet, il expose la construction de la cité de Dieu, depuis la création et le péché originel, à travers les temps de l’Ancien et du Nouveau Testament, jusqu’au jugement universel, et à la félicité éternelle des justes, la fin sans fin[3]. Apologiste hardi du Christianisme, saint Augustin s’écrie avec assurance[4] : « Si tous les rois de la terre, tous les peuples de l’univers,

  1. Paul. Oros. Adv. Pagan., etc.
  2. Augustin, de Civ. Dei, c. comment. Lud. Vivis. Bas., 1522, in-fol. c. comment. Lud. Vivis et Leon. Coquæi. Paris., 1656. in-fol. ed. Hamb., 1661, 2. t. in-4 ; edit. stereot, Lipsiæ, 1825, 2 t. in-8.
  3. August., Retract. II, 43 : « Interea Roma, Gothorum irruptione agentium, sub rege Alarico atque impetu magnæ cladis, eversa est : cujus eversionem deorum falsorum multorumque cultores, quos usitato nomine paganos vocamus, in christianam religionem referre conantes, solito acerbius et amarius Deum verum blasphemare cœperunt. Unde ergo erubescens zelo domus Dei adversus blasphemias eorum vel errores, libros de Civitate Dei scribere institui. — His ergo decem (prioribus) libris duo istæ vanæ opiniones christianæ religioni adversariæ refelluntur ; sed ne quisquam nos aliena tantum redarguisse, non autem nostra asseruisse reprehenderet, id agit pars altera operis hujus, quæ libris XII continuetur, etc. ».
  4. August., de Civ. Dei, II, 19.