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Isidore, Damascius, Simplicius et Maxime de Tyr[1]. À ces philosophes s’unirent, dans un même dessein, les rhéteurs Himérius [† 390], Thémistius, le célèbre commentateur d’Aristote [† 390] et Libanius [† 395]. Les néoplatoniciens, rejetant des traditions polythéistes ce qu’elles avaient de plus grossier, et cherchant à ennoblir leur doctrine en y mêlant des éléments chrétiens, gagnèrent par ce manége beaucoup de païens lettrés à leur cause. Ils allèrent jusqu’à prétendre que la différence de caractère des peuples demandait une diversité dans leur religion, et nécessitait ce syncrétisme religieux que nous voyons exposé dans Proclus, Hiéroclès et Simplicius[2], défendu par Chalcidius[3], dans son commentaire sur le Timée de Platon, et par l’historien Ammien Marcellin[4], qui n’était d’ailleurs pas défavorable aux chrétiens. C’est de ce point de vue que Proclus disait aussi : « Le philosophe ne s’astreint pas à tel ou tel culte national ; il n’est étranger à aucune forme de religion, car il est le grand prêtre de l’univers. » — « Qu’importe, disait le préfet Symmaque, par quelle voie on arrive à la vérité ? Elle est si mystérieuse qu’il doit y avoir bien des routes pour y conduire ! » Rejetant ce que le polythéisme avait de plus contraire au Christianisme, reconnaissant l’unité d’un Dieu suprême, et d’autres points de la doctrine chrétienne, le néoplatonisme semblait ne

  1. Libanii Orationes, ed. Reiske. Altenb., 1791-97, 4 vol. ; Themistii Orat. ed. Harduin. Paris., 1684, in-fol. ; Jamblichi de Mysteriis Ægypt. ed. Gale. Oxon., 1678, in-ftol. ; Procli, 18, ἐπιχειρήματα κατὰ χρισιτανῶν, ainsi que la réfutation dans Joann. Philoponi, lib. XVIII, de Ætern. mundi græce. Ven., 1535, Lat. vert. J. Mahatius. Lugd. 1557. in-fol. ; Hierocl. de Providentia et fato, etc., comment. Des extraits conservés par Photius, ed. Lond., 1673, 2 vol. in-8 ; Comment. de aureis Pythag. versib. Romæ, 1475. Paris., 1583.
  2. Simplicii Comment. in Epicteti Enchirid. Lugd., 1640. in-4, ed. Schweighæuser, p. 150. 400 sq.
  3. Chalcidius [IVe siècle], Comment. in Platon. Timæum (Opp. S. Hippolyti, ed. Fabricius, t. II) ; Fabricius, Biblioth. lat., t. I, p. 566 ; Mosheim, Animadvers, in Cudworth Syst. intell., p. 732 sq.
  4. Amm. Marcell. Hist. XXII, 11 : XXVII, 3, p. 480 sq. Malgré son admiration pour les chrétiens, il justifie les prédictions tirées du vol des oiseaux, des entrailles des animaux, etc. XXI, 1, p. 263 sq. Sa spiritualisation du paganisme lui fait dire : Mercure n’est autre chose que : mundi velocior sensus, XVI, 5, p. 115.