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dignités, et de peines corporelles [467-72] ; et par Justinien Ier [527-65], qui décréta même la peine de mort contre les idolâtres[1], ferma l’école néoplatonicienne d’Athènes, et chargea l’évêque jacobite Jean d’instruire des païens lettrés et distingués[2].

§ 103. — Polémique des païens. Apologistes chrétiens.
Dællinger, Man. de l’hist. eccles., t. I, P. II, p. 50-91.

Ce qui anima et prolongea surtout la lutte du paganisme contre le Christianisme, ce fut la polémique des philosophes et des rhéteurs païens, que les circonstances les plus diverses ne purent interrompre. L’attaque la plus sérieuse fut, sans contredit, celle de l’empereur Julien. Il s’efforce, dans ses sept livres, de n’attribuer à l’Ancien Testament que la valeur d’un mythe, se moque incessamment du culte des martyrs, et va jusqu’à mettre en doute la pureté de la vie des chrétiens. Aux œuvres tout ordinaires de ce Jésus mort, il oppose, avec un amer dédain, les magnificences de la littérature grecque et la domination universelle des Romains[3]. — Ce fut presque à la même époque que parut le dialogue intitulé Philopatris, imitation des dialogues de Lucien, principalement dirigé contre la doctrine de la Trinité et les moines qu’on y accuse d’être mauvais patriotes[4]. Le néoplatonisme ouvrit de nouveau son école à Athènes et à Alexandrie, cherchant à allégoriser et à spiritualiser le paganisme. Ici parurent Jamblique [† 333], Hiéroclès et Hypathie ; là, Plutarque, Syrianus, Proclus, Maxime,

  1. Procop. Hist. arc., p. 302 ; Theophan. Chronog., p. 153 ; Malalœ Chronogr. [env. 600]. Ven. P. II, p. 63, 83.
  2. Assemanni Biblioth. orient. t. II, p. 85.
  3. On n’a du livre de Julien intitulé « soirées d’hiver d’Antioche, » que des fragments dans Cyrill. Alex. Ad. Julian. lib. X (les trois premiers livres Άνατροπἠ τῶν Εύαγγελιων,] éd. spéc. dans la Défense du paganisme par l’empereur Julien, par le marquis d’Argens. Berlin, 3e édit., 1769.
  4. Ce dialogue dans Luciani Opp. ed. Reitz., t. III, p. 708 sq. Gessneri, de ÆEtate et auct. dial. Lucianei, qui Philopatris inscribitur, disput. ed. III, Gott., 1748. D’après la préface de Niebuhr, t. XI, Corp. scriptor. hist. Byzant. ed. Bonn, p. IX ; ce dialogue doit n’avoir été composé que sous l’empereur Phocas [968 ou 69].