dius menaçait de la peine de mort les autorités qui mettraient de la négligence dans l’exécution rigoureuse et ponctuelle des ordonnances que nous venons de rapporter. Par son ordre on enleva toutes les statues des dieux. Des moines ardents renversèrent beaucoup de temples, derniers restes du culte des idoles. Les philosophes païens avaient renoncé à lutter ouvertement contre le Christianisme. De là les termes hyperboliques dont se sert Théodose II dans une de ces lois [vers 423], où il parle comme s’il n’existait plus aucun païen en Orient. De là aussi la légende des Sept frères, endormis à Éphèse, sous la persécution de Dèce, et qui s’étaient réveillés, pleins d’un joyeux étonnement, sous le règne de Théodose II, en voyant flotter sur la ville et le monde la bannière victorieuse de la croix[1].
L’Occident, envahi par des flots de Barbares, ne voyait pas l’Évangile s’y établir et s’y propager aussi paisiblement qu’en Orient. D’ailleurs Honorius [393-423] s’y était montré beaucoup moins sévère. Il avait, il est vrai, ordonné de détruire les temples subsistant encore dans les campagnes[2] ; mais il en prescrivit la conservation dans les villes, comme objets d’art ; ordonnance que, plus tard, Grégoire le Grand fit observer partout. Valentinien III [jusqu’en 445], tout en défendant l’idolâtrie[3], fut obligé d’arrêter la destruction des temples, parce que l’extrémité où l’empire se trouvait réduit par l’invasion des Barbares était généralement attribuée au mépris des dieux de Rome[4] ; et cette opinion était si répandue qu’Orose, saint Augustin et Salvien se virent obligés de la combattre par leurs écrits. C’est ainsi que des restes isolés du paganisme purent se conserver jusqu’à la fin de cette période, surtout en Sardaigne et en Corse, malgré les mesures sévères prises par Léon et Anthémius[5], qui punissaient l’idolâtrie de la confiscation des biens, de la perte des charges et des