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vive et brusque oppression rendit une force nouvelle et une importance exagérée au paganisme, qui n’avait plus de séve véritable et ne se soutenait que par la puissance extérieure et politique. Il fallut donc abattre avec violence et par la rigueur des lois ce qui, privé d’ailleurs de toute vie et de toute valeur, serait en peu de temps tombé de soi-même. À Rome et Alexandrie, où les grands souvenirs des temps de l’idolâtrie captivaient encore les esprits, la victoire[1] devint plus difficile, à mesure que les écrivains païens entreprirent, pour venger leur honneur et leur orgueil, une lutte de plus en plus désespérée. Le néoplatonisme, professé par Jamblique [† 333], recouvra son influence passée. Les plus célèbres orateurs du temps se prirent d’enthousiasme pour les dieux anciens, adressant aux chrétiens le reproche qu’avaient reçu leurs ancêtres, de se prosterner devant les statues de l’empereur, et de ne propager leur doctrine que par la faveur des princes. Ils réclamaient pour le paganisme la tolérance demandée autrefois pour l’Évangile. Ils prétendaient que l’émulation des diverses religions rivales devait servir à raviver le zèle pour le culte et la religion.

Quoi qu’il en soit, on ne peut méconnaître le zèle de Constance pour le Christianisme[2], en même temps qu’il faut déplorer la violence dont il usa, dans les luttes dogmatiques et les affaires de l’Église, violence qui excita la résistance ouverte des plus pieux évêques de la catholicité. (Voyez plus bas, § 111.)

§ 99. — L’Église sous Julien l’Apostat.
Juliani Opp. (Orationes VIII, Cæsares, Misopogon. Epistolæ LXV), ed. Petav. Paris., 1583 ; ed, Spanhem, Lipsiæ, 1696, 2 t. Julian. epp. accedunt fragm. breviora, ed. Heyler. Mog., 1828. — Amm. Marcell., lib. XXI-XXV, 3. Tillemont, t. VII, p. 322-423. Néander,

    omnibus, licentiam delinquendi perditis abnegari. Volumus etiam cunctos sacrificiis abstinere. Quod si quis aliquid forte hujusmodi perpetraverit, gladio ultore sternatur, etc. Ct. leges 5 et 6 [ann. 353 et 59].

  1. Rüdiger, de Statu paganor., etc., p. 31 sq.
  2. Euseb. Vita Constant. Max. IV, 52.