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rains idolâtres, et bien plus encore, les générations qui le suivirent, portèrent contre lui les jugements les plus défavorables et les plus outrageants ; auxquels se sont associés même des écrivains chrétiens des temps les plus récents[1]. Sans avoir égard aux nombreuses preuves de respect et de vénération que Constantin donna au Christianisme, on prétend élever des doutes sur la sincérité de sa conversion, et l’on s’appuie d’abord sur ce qu’il remit son baptême jusqu’à l’année de sa mort [337], tandis qu’il partagea simplement à cet égard un préjugé commun a un grand nombre de ses contemporains ; puis, sur l’exécution de son fils Crispus, de sa seconde femme Fausta, de Licinius et du fils de ce dernier, tandis que l’on passe sous silence les circonstances qui peuvent l’excuser et venger l’honneur d’un prince que la plupart de ses contemporains saluèrent, dans leur vive reconnaissance, du nom de Constantin le Grand.

§ 98. — Situation de l’Église catholique sous les fils de Constantin.

Après la mort prématurée de Constantin le Jeune, que son frère Constant fit périr près d’Aquilée [340], ce dernier resta seul maître en Occident, comme Constance en Orient. Tous deux se prononcèrent, avec plus de violence que leur père, contre le paganisme[2], mais ils eurent peu de succès en Occident et surtout à Rome, où l’opposition tint ferme. Constant, obligé de fuir devant l’usurpateur Magnence, étant mort en 350, Constance resta seul maître de l’empire [353] ; il défendit aussitôt après, sous peine de mort, tout sacrifice et toute adoration des idoles[3]. Cette

  1. Manso. Vie de Constantin le Grand. Breslau, 1817.
  2. Cod. Theod. XVI, 10, 2 [ann. 341] « Cesset superstitio, sacrificiorum aboleatur insania. Nam quicunque contra legem divi principis, parentis nostri, et hanc nostræ mansuetudinis jussionem ausus fuerit sacrificia celebrare, competens in eum vindicta et pnæsens sententia exseratur. » On en appelait au Deut. XIII, 6 Cf. Cod. Theodos. XVI, 10, 3 [ann. 342].
  3. Cod. Theodos. XVI, 10, 4 [ann. 353] « Placuit omnibus locis atque urbibus universis claudi protinus templa, et accessu vetitis