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virginité ; elle voyait dans cette vertu un don spécial et surnaturel que la pratique de l’Évangile peut attirer du Ciel[1] : elle répondait ainsi à l’exagération de certaines sectes chrétiennes et à la lâcheté des païens. Elle professait qu’une grâce particulière de l’Esprit saint sanctifie l’union intime de l’homme et de la femme. Tertullien avec saint Paul nomme le mariage un grand sacrement[2]. Saint Ignace dit qu’il doit être contracté devant l’évêque[3] : Tertullien[4] et Clément d’Alexandrie parlent de cette même bénédiction épiscopale. Ainsi contracté, le mariage était considéré comme indissoluble, lors même que la fidélité conjugale était gravement violée ; et Clément d’Alexandrie dit expressément que l’époux qui se marie durant la vie de l’autre époux se rend coupable d’adultère[5]. Sans approuver formellement un second mariage[6], l’Église ne

    dans toutes les classes de la société. » Athénagore, Legat. pro Christian., cap. 33, parle du même, et il ajoute : « Car le propre des chrétiens est non de parler, mais d’agir, et de prouver leur conviction par leurs œuvres. »

  1. Constitut. apostol. VI, 10 et 11 : Partim hæreticorum docent non esse nubendum, esseque a carne abstinendum et vino, exsecrabilia enim esse nubere et procreare liberos et cibos capere. Tandis qu’il est dit de la doctrine de l’Église catholique : Omnem creaturam Dei bonam esse dicimus, et nihil esse ejiciendum ut malum : immo id omne, quod ac sustentandum corpus juste sumitur, optimum esse ; cuncta enim, ait Scriptura, erant valde bona : legitimum conjugium et generationem filiorum honorata et munda esse credimus, ac augendum enim, genus hominum formata est in Adam et Eva figuræ diversitas (Mansi, t. I, p. 451-454 ; Galland. Biblioth., t. III, p. 147 sq. J. Gaume, Histoire de la famille.)
  2. Tertull. de Anima, c. 11 : « Nam etsi Adam statim prophetavit, magnum illud sacramentum in Christum et Ecclesiam : Hoc nunc os ex ossibus meis et caro ex carne mea, propter hoc relinquet homo patrem et matrem et adglutinabit se uxori suœ, etc. » P. 314.
  3. Ignat. ep. ad Polycarp. c. 5 : Πρέπει δὲ τοῖς γαμοῦσι καὶ ταῖς γαμουμέναις, μετὰ γνώμς τοῦ ἐπισκόπου τὴν ἕνωσιν ποιεῖσθαι ἵνα ὁ γάμος ᾔ κατὰ Θεόν, καὶ μὴ κατ’ ἔπιθυμίαν. Πάντα εἰς τιμὴν Θεοῦ γινέσθω. (Hefele, Patr. Apostol., p. 115).
  4. Tertull. ad Uxor. 9 : Unde sufficiamus ad enarrandam felicitatem ejus matrimonii, quod Ecclesia conciliat, et confirmat oblatio, et obsignat benedictio ; angeli renuntiant, pater rato habet ? » P. 191.
  5. Clem. Alex. Stromat. II, 23, p. 506. Cf. Mœhler, Patrol., t. I, P. 478.
  6. Athénagore nomme le deuxième mariage εὐπρεπής μοιχεία. Clem. Alex. Stromat. II, 23 ; III, 11. Cf. Klee, Hist. des dogmes,