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lérien à celle de Dioclétien, qu’on bâtit dans les villes beaucoup d’églises, dont la plus remarquable par sa grandeur et sa beauté fut celle de Nicomédie[1].

Les beaux-arts ne s’étant jusqu’alors développés que dans l’esprit du paganisme, et n’ayant encore servi qu’à glorifier les dieux des nations idolâtres, les chrétiens étaient naturellement peu disposés en leur faveur[2]. Les premiers temples, sans ornement, ne présentèrent donc, dans leur extrême simplicité, que des places distinctes pour les hommes et les femmes, puis une partie réservée à la célébration des mystères (βῆμα, chorus), où n’entraient que les ecclésiastiques et où se trouvaient les siéges du clergé (θρόνοι, καθέδραι)[3], et une simple table (τράπεϐα, mensa sacra, mystica). Insensiblement vint le goût des représentations symboliques des faits du Christianisme, et l’on vit s’introduire l’usage de sceaux sacrés, de coupes, de lampes : les murs des maisons furent ornés de l’image de la Croix, du bon Pasteur, du pêcheur, du poisson (ΙΧΘΥΣ), d’une barque (l’Église), d’une ancre, de colombes, de palmes, de lyres (âmes chrétiennes), de l’agneau, du coq, etc. Tous ces signes se trouvèrent bientôt sur les sarcophages et les murailles des églises, ainsi que le constatent les décisions du synode d’Elvire, contraire à cet usage[4].

§ 94. — Influence du Christianisme sur les mœurs ; Mariage ; Ascétisme ; Sépulture.

Jamais l’Église catholique ne méconnut la dignité du mariage[5], malgré la haute estime qu’elle professait pour la

  1. Euseb. Hist. eccles. VIII, 1-3, et X, 4. Premier exemple d’un discours pour la dédicace d’une Egl. Conf. Onuph. Panvini lib. unicus de Eccles. christian. (Spicileg. rom.) Rom., 1839 sq., t. III, p. 141 sq. ; Kreuser Archit. chrét., son hist., son symbol., ses sculpt. et peint. Bonn, 1851, 3 vol. Le saint sacrifice, p. 71.
  2. Cf. Jean, IV, 24.
  3. Apocal. XI, 1, 2.
  4. Conc. Illiberit. can 36. Placuit picturas in ecclesia esse non debere, ne quod colitur et adoratur in parietibus depingatur (Mansi, t. II, p. 11 ; Harduin, t. I, p. 254).
  5. Ignat. ep. ad Polycarp., c. 5 ; Justin. Apolog. I, c. 15: « Bien des septuagénaires, hommes et femmes, qui furent chrétiens dès leur jeunesse, sont encore vierges, et je me fais fort d’en montrer