fidèles[1] ; le diacre portait la sainte Eucharistie aux malades et aux prisonniers. Au moment d’entreprendre un long voyage, on obtenait aussi parfois le droit d’emporter le Saint-Sacrement avec soi, afin de pouvoir se fortifier, loin de l’assemblée des fidèles, par la manducation du pain de vie.
Vers la fin de cette période, le culte eucharistique devint plus complet la liturgie des constitutions apostoliques[2] contient de belles et nombreuses prières et de diverses formes symboliques, employées dans la célébration des mystères divins ; on y trouve même, souvent littéralement, les expressions et les formes les plus essentielles de la messe, telle qu’elle fut célébrée postérieurement. Les fidèles apportaient les matières nécessaires au sacrifice ; une partie de l’offrande était réservée pour l’Eucharistie, une autre pour les agapes, déjà connues et nommées au temps des apôtres[3], et qu’on ne célébrait à cette époque que dans la soirée. De déplorables abus les firent proscrire par les conciles du IVe siècle. Ce qui restait des agapes était distribué aux pauvres par l’évêque.
Enfin on chantait des hymnes, et cet usage, pratiqué dès les temps apostoliques[4], devint plus fréquent à mesure que l’expérience révéla davantage l’efficacité du chant pour réveiller la piété et le sens religieux. Justin le Martyr, estimant à un haut prix le chant religieux, avait déjà dit « qu’il allume dans les cœurs le désir des biens que les hymnes mêmes célèbrent, qu’il apaise les passions charnelles, féconde la parole, encourage dans leur lutte les soldats du bien, calme et console les âmes pieuses au milieu des ennuis de la vie. ». Dans la description du bonheur d’un mariage chrétien, Tertullien parle aussi « des psaumes et des hymnes dans lesquels les époux chantent à l’envi les louanges du Seigneur ». L’auteur inconnu de la réfutation d’Artémon s’écrie, en s’adressant à cet hérétique : « Que de psaumes et de chants qui ont été com-