Ceux qui avaient été régénérés spirituellement par le baptême recevaient, par le sacrement de confirmation, la plénitude de l’Esprit (σφραγίς, μύρον, Βεβαίωσις τῆς ὁμολογίας, , charisma, confirmatio, perfectio). Ce sacrement comprenait l’onction par les saintes huiles (χρίσμα), le signe de la croix qu’accompagnaient ces paroles : « Voici le sceau des dons du Saint-Esprit ; » l’imposition des mains (χειροθεσία), comme second symbole[1] de la communication de l’Esprit saint[2].
§ 89. — Controverse sur la validité du baptême des hérétiques ;
Étienne ; Cyprien ; Firmilien[3].
La proposition si souvent et si positivement répétée : Hors de l’Église point de salut, devait de bonne heure faire naître la question de savoir si le baptême conféré par les hérétiques était valide, ou s’il fallait le renouveler pour ceux qui rentraient dans le sein de l’Église catholique. Cette question s’éleva d’abord au sujet des Montanistes, et fut agitée en Asie Mineure et en Afrique. Plusieurs synodes provinciaux, celui de Carthage [vers 200], présidé par l’évêque de cette ville, Agrippinus ; plus tard, ceux d’Iconium [234] et de Synnade, en Asie Mineure, se prononcèrent contre la validité de ce baptême : leur avis fut partagé par de graves auteurs ecclésiastiques, tels que Tertullien, Clément d’Alexandrie, les canons dits apostoliques, et confirmé dans deux synodes, présidés par Cyprien [285-256](*).
(*) Les motifs de cette opinion austère sont dans Tertull. : « Non idem Deus est nobis et hæreticis, nec unus Christus, id est idem. Ideoque nec baptismus unus, quia non idem. Quem cùm rite non habeant, sine dubio non habent : ita nec possunt accipere quia non habent. »
- ↑ Tertull. : de Resurr. carn., c. 8 : « Caro ungitur, ut anima consecretur, caro signatur, ut et anima muniatur ; caro manus impositione adumbratur, ut et anima spiritu illuminetur. » P. 385. Cypr. ep. 73 : « Quod nunc quoque apud nos geritur, ut qui in Ecclesia baptizantur, præpositis Ecclesiæ offerantur et per nostram oratio, nem ac manus impositionem Spiritum sanctum consequantur et signaculo dominico consumentur. » P. 281.
- ↑ Act. VIII, 14-17 ; XIX, 5-6 ; Hébr. VI, 2 ; 2 Cor. I, 21-22.
- ↑ Euseb. Hist. eccles. VII, 3-5, 7, 9 ; Cypr. ep. 70-76, p. 267-324 ; Walch, Hist. des hérésies, P. II, p. 310-384.