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premiers temps on administrait le baptême tous les jours, mais principalement le dimanche. Plus tard, on fixa des jours solennels ainsi, dans la période qui nous occupe, la Pâque et la Pentecôte ; chez les Grecs et les Orientaux, aujourd’hui encore, l’Épiphanie[1].

Par le baptême, selon la doctrine de l’Église, les péchés étaient remis ; on renaissait dans le Saint-Esprit, on était admis au rang des enfants de Dieu. C’est pourquoi on le nommait grâce (χάρις, gratia) ; illumination, sanctification (φωτισμός, ἁγιασμός) ; perfection (τἑλειον) ; moyen unique d’entrer dans l’Église[2]. En vue de cette efficacité toute-puissante du baptême, beaucoup de catéchumènes, comme nous l’avons dit, différaient de le recevoir jusqu’à la fin de leur vie : d’un côté, parce qu’ils ne se croyaient pas capables de satisfaire entièrement à ses exigences ; d’un autre côté, parce qu’ils se voulaient pas rompre tout à coup avec le monde et ses plaisirs, ou enfin parce qu’ils pensaient pouvoir ainsi concilier les intérêts du ciel et de la terre (Constantin le Grand).

  1. Tertull. « Diem baptismo solenniorem Pascha præstat, quum et Passio Domini, in quam tinguimur, adimpleta est. - Paschæ celebrandæ locum de signo aquæ ostendit, exinde Pentecoste ordinandis lavacris latissimum spatium est, quo et Domini resurrectio inter discipulos frequentata est et gratia Spiritus sancti dedicata, etc. » De Baptismo, c. 19, p. 264. Cf. Natal. Alex. Hist. eccles. sec. II, diss. 9, art. 6 (t. V, p. 252 sq.).
  2. Hermas, Pastor. lib. III, similit. IX, c. 16 : « Antequam accipiat homo nomen filii Dei, morti destinatus est ; at ubi accipit illud sigillum liberatur a morte et traditur vitæ. Illud autem sigillum aqua est, in quam descendunt homines morti obligati, ascendunt vero vitæ assignati, etc. Tertull. de Baptismo, commence ainsi : « Felix sacramentum aquæ nostræ, qua ablutis delictis pristinæ cæcitatis in vitam æternam liberamur. C. 1, p. 255. — Clem. Alex., Pædagog. I, 6 : βαπτιζόμενοι φωτιζόμεθα· φωτιζόμενοι υἱοποιούμενοι τελειούμεθα· — καλεῖται δὲ πολλαχῶς τὸ ἔργον τοῦτο χάρισμα καὶ φώτισμα, καὶ τελειον, καὶ λουτρόν. Λουτρὸν μὲν· δι’ οὗ τὰς ἁμαρτίας ἄποῤῥυπτόμεθα· χάρισμα δὲ, ᾧ τὰ ἐπὶ τοῖς ἁμαρτήμασιν ἑπιτιμία ἄνεῖται· φώτισμα δὲ, δι’ οῦ τὸ θεῖον ὀξυωποῦμεν, Τέλειον δὲ, τὸ ἀπροσδεὲς φαμέν. Τὶ γὰρ ἔτι λείπεται τῷ Θεὸν ἑγνωκὸτι p. 113. — Iren. Contra hær. II, 22, n. 4, p. 147 ; V, 15, n. 3, p. 312 (lavacrum regenerationis). Cf. Klee, Hist. des dogmes, P. II, p. 135 ; Brenner, Hist. de l’inst. et de l’adm. des sacr. depuis J.-C. jusqu’à nos temps. Bamb. et Francf., 1818, 3 t. T. I, sur le Baptême.