Page:Alzog - Histoire universelle de l’Église, tome 1.djvu/319

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tenir le culte intérieur, pouvait-il manquer au Christianisme ? Qui ne se sent disposé à la dévotion, quand il voit prier avec recueillement et ferveur, quand il entend chanter avec piété les hymnes sublimes et solennels de l’Église ? Aussi, le culte extérieur, conforme à ce besoin de l’homme, à l’idée de l’Église visible fondée par le Christ, se manifeste-t-il, se détermine-t-il de plus en plus, après les temps apostoliques, dans tous les faits de l’Église, dans tous les actes religieux ; et d’abord dans l’initiation chrétienne, ou la manière dont l’homme entre dans l’Église catholique.

Si, dans les temps apostoliques, l’enthousiasme des chrétiens pouvait permettre de baptiser les flots de peuples qui se présentaient à la piscine régénératrice, sans une préparation longue ni difficile, pourvu qu’on donnât des preuves d’une foi vivante, d’une pénitence sincère, le changement des circonstances dut nécessairement imposer plus tard aux initiés des conditions nouvelles et une instruction complète. Ainsi seulement l’Église catholique pouvait empêcher beaucoup de membres indignes de pénétrer dans son sein et de profaner audacieusement ses saintes pratiques.

On nommait catéchumènes (κατηχούμενοι) les nombreux candidats qui se présentaient avec un cordial empressement à l’Église, dont ils ne devenaient membres actifs (πιστοί, ἀδελφοί) qu’en passant par divers degrés de préparation. L’admission au catéchuménat, qui durait souvent plusieurs années, se faisait par l’imposition des mains et le signe de la croix. Depuis le IVe siècle, il y eut dans le catéchuménat les degrés suivants : 1° ceux qui, pendant le service divin, ne pouvaient entendre que la prédication (άκροώμενοι, audientes) ; 2° ceux qui, après la prédication, assistaient encore à la prière et recevaient la bénédiction épiscopale (γονυκλίνοντες, genuflectentes) ; 3° ceux qui, les épreuves subies, devaient être baptisés à la prochaine solennité (φωτεʹϛόμενοι. Βαπτιʹϛόμενοι, competentes, electi). Alors seulement on leur faisait connaître complétement le symbole de la foi, l’Oraison dominicale, le mystère de la sainte Trinité, de l’Incarnation et le sens des sacrements. Et ce n’était qu’après quelques autres épreuves et la renoncia-