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core aux besoins croissants de l’Église, et c’est pourquoi nous voyons, au commencement du IIIe siècle, et plus tôt même, le clergé s’augmenter d’un certain nombre de membres d’une hiérarchie inférieure, de sous-diacres (hypodiaconi, ὑηπρέται), lecteurs, acolytes, portiers et exorcistes. Une lettre de l’évêque de Rome, Cornélius, adressée à Fabien, évêque d’Antioche [vers 250][1], fait mention de tous ces degrés inférieurs de la hiérarchie comme existant déjà en Occident, et elle nous apprend, en même temps, que l’Église romaine avait alors quarante-six prêtres, sept diacres, sept sous-diacres, quarante-deux acolytes et cinquante-deux exorcistes, lecteurs et portiers. Ces fonctions subalternes étaient en même temps une épreuve et une préparation aux charges supérieures du clergé ; et, pour les distinguer encore davantage de celles-ci, l’ordination qui les conférait avait lieu, non dans l’assemblée des prêtres et par l’imposition des mains, mais simplement par la prière[2]. Les sous-diacres mêmes, dont parle saint Cyprien et dont il se servait durant son exil pour communiquer avec son Église[3], mais qui ne paraissent qu’au IVe siècle en Orient, ne remplissaient d’abord aucune fonction dans la célébration des mystères : ils n’étaient chargés que de la surveillance des portes de l’église durant

    gré diverses défenses, en Occident jusqu’au Ve siècle, en Orient plus longtemps encore. Cf. Conc. Laod. [V. 364] can. 11, dans Mansi, t. II, p. 586 : « Non oportere eas, quæ dicuntur presbyteræ et præsidentes, in Ecclesiis constitui. »

  1. Euseb. Hist. eccles. VI, 43.
  2. Cela paraît contredit par la constitution apost. VIII, 21 : Ὑποδιάκονον χειροτονῶν, ὧ ἐπίσκοπε, ἐπιθήσεις ἐπ' αὖτῷ τὰς χεῖρας, κ. τ. λ., ce qui, d’un autre côté, est contredit de nouveau par le can. 51 de Basile et le can. 5 du quatrième conc. de Carthage. Il faut probablement, comme le pense Drey (Nouv. rech. sur les const. et les can. des apôtres, p. 140), distinguer χειροτονία de χειροθεσία. On se servait de cette dernière expression même pour l’ordination dans laquelle il n’y avait point d’imposition des mains formelle, comme par exemple, c. 22, cela est dit des lecteurs, pour lesquels certainement il n’était pas question d’imposition des mains : Ἀναγνώστην προχείρισας, ἐπιθείς αὐτῷ τὴν κεῖρα καὶ ἐπευξάμενος πρὸς τὸν Θεὸν, λέγε ὁ Θεὸς ὁ αἰώνιος, κ. τ. λ.
  3. Cypr. : « Didicimus a Crementio subdiacono. » Ep. 2 ; ep. 3 ; ep. 29, 30. « Litteræ tuæ, quas per Herrenianum hypodiaconum, etc. » Ep. 79.