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{{subst:|}}nombre d hommes distingués. On ne peut compter tous ceux que ses écrits ont initiés aux profondeurs de la doctrine chrétienne et animé de la vertu de l’Évangile. Il parvint même à ramener à la vérité plusieurs hérétiques, succès que n’obtinrent pas toujours les conciles eux-mêmes. Voulant gagner le ciel par la violence, et s’appuyant sur une fausse interprétation de l’Évangile[1], il mutila son corps[2]. Cette faute, l’illégalité du sacerdoce qu’on lui accorda à Césarée [228], les erreurs qu’on découvrit dans son livre Περἰ ἀρχῶν, et peut-être aussi la jalousie et l’envie de l’évêque Démétrius, lui attirèrent des persécutions et la destitution de son emploi [231]. Mais ni la sympathie ne manqua longtemps à l’homme dont la renommée s’était répandue en tous lieux ; ni les consolations divines ne firent défaut à cet esprit fécond, infatigablement occupé des travaux de la science ; ni les encouragements au maître, qui se vit bientôt entouré d’un concours toujours croissant d’élèves, dans l’école qu’il ouvrit à Césarée, et qui faillit éclipser la célébrité de celle d’Alexandrie. C’est là que se forma son disciple et son chaleureux panégyriste, saint Grégoire le Thaumaturge, devenu si célèbre comme évêque de Néocésarée. Durant la persécution de Maximin, Origène soutint et enflamma le courage des chrétiens destinés au martyre. Il s’appliqua plus que jamais alors à l’étude de l’Écriture sainte, et devint par les travaux gigantesques qu’il exécuta, le père de l’exégèse philologique et grammaticale[3], comme il l’était déjà de l’exégèse allégorique, qu’il considérait comme la plus nécessaire[4].

Son influence ne resta point bornée à la sphère de la science, elle se fit fortement sentir dans les événements

  1. Matth. XIX, 12.
  2. Il jugea lui-même plus tard cette erreur en rappelant le texte de la 2e épit. aux Corinth., III, 6 « Littera occidit, etc. ; » t. XV, in Matth. XIX, 12 (Opp., t. III, p. 651 sq.).
  3. Ses œuvres d’exégèse : 1o pour servir à la critique du texte de l’Ancien et du Nouveau Testament, τά ἑξαπλᾱ Cf. Hexaptorum quæ supersunt, ed Bern. de Montfaucon. Paris, 1713, 2 t. in-fol. ; ed Bahrdt. Lipsiæ, 1769, 2 t. ; 2o Σημειώσεις, scolies ; 3o Τόμοι, commentaires ; 4o Όμιλίαι, expositions pratiques. Cf. J. A. Ernesti, de Orig. interpret. gramm. auctore (Opusc. crit. Lugd., 1764, p. 288 sq.).
  4. Cf. Mœlher, Patrol., t. I, p. 522-27.