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λογίων τοῦ θεοῦ, les principaux dogmes de l’Église sont désignés comme θεμέλιον de la science la plus profonde[1].

Ainsi fondée et constituée, la science ecclésiastique ne pouvait manquer d’avoir une influence salutaire : au dedans de l’Église, à l’égard des opinions erronées ou hérétiques qui s’y développaient ; au dehors, vis-à-vis de la science vaine et superbe des païens. Et c’est pourquoi les hommes d’intelligence l’ont glorifiée comme le rempart de la foi, la forme immuable de la vérité, remplissant ceux qui la possèdent d’une indicible joie, d’ineffables délices, de consolations toutes divines[2].

§ 81. — Formes diverses de la science ecclésiastique.

La tendance et la méthode scientifique de l’Orient se montrèrent dès l’abord et restèrent toujours différentes de celles de l’Occident. Tandis que la science théologique orientale se tourne surtout vers la partie spéculative et théorique du Christianisme, et cherche à l’étayer sur des fondements philosophiques, la théologie des Occidentaux s’efforce principalement de développer les conséquences pratiques du Christianisme traditionnel.

La première tendance fut surtout suivie par :

L’école catéchétique d’Alexandrie : Clément ; Origène[3].

La situation de l’Église vis-à-vis du paganisme savant

  1. Il ne faut pas méconnaître que, dans ces explications, Clément tantôt prend la foi en un sens subjectif, comme l’adhésion libre à la révélation divine (Cf. Strom. II, 6, p. 444 ; ἡ μεν πίστις ὑποληψις ἑκούσιος καὶ πρόληψις εὐγνώμονος προκασταλήπεως), tantôt dans un sens objectif, comme le contenu de la doctrine de l’Église. Lorsque Clément pose cette πίστις comme fondement et condition nécessaires de la γνῶσις, et d’un autre côté fait de la γνῶσις une condition de la πίστις, il faut avoir égard à ce que Clément comprend sous les mots de μαθήσις, ἀπόδειξις, δίδασκαλία, θεωρία, etc., et dans quels rapports il met ces idées à l’égard de la πίστις et de la γνῶσις. Cf. là-dessus le Journal de théol. et de philos. cath. de Bonn, sur la γνῶσις et la πίστις, et leurs rapports mutuels dans Clém. d’Alex., année 1844, livr. II. p. 33-53 ; livr. III, p. 43-63.
  2. Clem. Alex. Strom. I, 2, p. 327 ; I, 20, p. 377 ; II, 2, p. 433. Ἕξιν ἀμετάπτωτον ὑπὸ λόγου.
  3. Euseb. Hist. ecclesiast. V, 10 ; Guerike, de Schola, quæ Alexandræ florait catechetica. Halæ, 1824 sq. 2 P. ; Hasselbach, de Schlao,