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personnes de la Divinité[1]. Justin donne l’adoration des trois personnes divines comme le signe évident de démarcation entre les chrétiens et les païens[2]. Athénagore repousse l’accusation d’athéisme dirigée contre les chrétiens, en rappelant qu’ils adorent le Père, le Fils et l’Esprit saint, dont ils reconnaissent la puissance dans l’union (τὴν ἐν τῆ ἐνώσει δύναμιν) et la distinction dans l’ordre (τὴν ἐν τῆ τάξει διαίρεσεν)[3]. Théophile d’Antioche voit dans les trois premiers jours de la création une image de la divine Τρίας, expression dont il se servit le premier[4], comme il est probable que Tertullien est le premier qui, chez les Latins, ait employé celui de Trinitas[5]. De tous les symboles, celui des apôtres est le plus précis sur la divinité du Saint-Esprit. « Je crois en le Saint-Esprit, » comme il dit : « Je crois en Dieu le Père… et en Jésus-Christ son Fils, » montre parfaitement que l’Esprit saint est vrai Dieu, comme le Père et le Fils. Clément d’Alexandrie[6] invite à louer Dieu un, Père, Fils et Esprit saint. Origène enfin[7] parle d’une Trinité dominatrice et admirable. (Τρίας).

Observation. D’autres points de doctrine de l’Église catholique trouveront plus convenablement leur place quand nous traiterons de l’organisation du culte et de la discipline.

§ 80. — Principes relatifs à la science ecclésiastique.
Mœhler, l’Unité dans l’Église, p. 129-161. Id., Patrologie, t. I, p. 464-70. Kuhn, Principes et méthode de la théolog. spcc. (Revue trim. de Tubing., année 1841, p. p. 1-33).

Presque toutes les hérésies décrites jusqu’à ce moment naquirent des efforts instinctifs ou réfléchis de l’esprit hu-

  1. Ignat. ep. ad Magn, c. 13.
  2. Justin. Apol. I, c. 6 et 13.
  3. Athenag. Legatio pro Christian., c. 10. Cf. c. 12 (Galland. Bibl., t. II, p. 11).
  4. Theophil. Adv. Autolyc. I, 15 (Galland. Biblioth., t. II, p. 101).
  5. Tertull. Adv. Prax., c. 4. Cf. c. 12.
  6. Clem. Alex. Pædag. III, 12, p. 311 (ed. Potter. Venetiis, 1757).
  7. Τρίας ἀρχιϰἡ, in Matth. hom. XV, n. 31 (t. III, p. 698). Τρίας προσϰυνητή in Ps. CXLVII, 13 (t. II, p. 845). Cf. in Jerem. hom. VIII, n. 1, t. III, p. 170).