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elle, surtout contre les partisans du docétisme et de toutes ses formes, a eu un corps humain, une âme raisonnable, une nature complétement humaine, sans laquelle, ajoutait-elle, il n’aurait pu, en aucune façon, être le modèle des hommes[1].

D’autres attaques contre la divinité du Christ donnèrent encore lieu à diverses explications plus étendues sur la nature humaine. C’est ainsi qu’on répondit a Celse, insistant sur les affections humaines attribuées au Christ : Non-seulement le Christ était Dieu, mais il était homme, ayant une âme humaine capable des affections humaines. On avait cependant toujours soin d’ajouter que les deux natures ne pouvaient être séparées dans le Christ, et qu’elles étaient hypostatiquement unies[2].

§ 79. — Doctrine sur l’Esprit saint et la Trinité divine.
Petavius, de Trinit., lib. I, c. 1-6 (Dogmatica theolog., t. II, p. 1-35). Klee, Hist. des dogmes, t. I, p. 157-167 et 207. Permaneder. 1. cit., p. 109-79. Mœlher, Athanase, liv. I.

La précision que les Pères et les écrivains ecclésiastiques de cette période avaient mise à proclamer l’unité de Dieu, ils la mirent à établir la triple personnalité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. La doctrine concernant le Saint-Esprit ne fut pas, il est vrai, immédiatement agitée entre les hérétiques et l’Église ; cependant, nous trouvons de bonne heure de nombreux passages attribuant d’une manière positive les honneurs et les attributs divins à l’Esprit saint[3]. La foi au trois personnes divines se montre surtout dans la fidélité avec laquelle, suivant la parole du Christ, on administrait le baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit[4]. Ignace établissait un parallèle entre les divers degrés de la hiérarchie sacrée et les différentes

  1. Ignat. ep. ad Smyrn., c. 1, 2 ; Iren. Contra hær. III, 19, n. 3 ; Orig. in Joann., t. I, n. 30 (Opp., t. IV, p. 32) ; Orig. Contra Cels., III, n. 28 (t. I, p. 346).
  2. Orig. Contra Cels. III, n. 41 : VI, 47. Δύο τῇ ἑαυτῶν φόσει τυγχάνοντα, εῖς ἐν ᾁλλήλοις ειναι λελογισμένα ϰαἱ ὄντα (t. I, 609).
  3. Cf. Klee, I. c., t. I, p. 240.
  4. Justin. Mart. Apol. I, c. 79 ; Tertull. Adv. Prax., c. 26.