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peuples si divers, dans des lieux si différents, serait-elle possible, si l’un ou l’autre avait dévié dans les sentiers de l’erreur ? La paix, la fraternelle communion qui règnent entre toutes Églises apostoliques est une autre preuve manifeste de cette unité de doctrine[1].

4o S’élève-t-il un doute sur quelque point de doctrine, il faut remonter aux Églises mères, aux Églises apostoliques, surtout à la glorieuse Église de Rome, avec laquelle il faut que toutes soient d’accord[2]. Toutes les Églises d’ailleurs, nées même après les apôtres, ou n’ayant pas une origine apostolique, doivent être regardées comme apostoliques, du moment qu’elles s’accordent entre elles et avec Rome dans la même foi apostolique[3].

5o Il y a plus : unie à l’Église romaine, l’Église entière à une garantie plus haute encore de la pureté de la tradition apostolique, en ce que, suivant la promesse du Sauveur, elle est perpétuellement assistée par l’Esprit saint, par l’Esprit de vérité. Elle est une création toujours nouvelle, qui ne vieillit et ne défaille jamais. Colonne et base de la vérité, selon le langage de l’Apôtre, l’Église est la seule règle infaillible de la vie religieuse, le seul préservatif contre les conceptions arbitraires, les imaginations désordonnées de l’esprit humain. L’union avec l’Église est la condition nécessaire du salut promis par le Christianisme[4]. « Celui-là n’a pas Dieu, pour père, dit saint Cyprien, qui « n’a pas l’Église pour mère[5]. »

Pendant qu’on exposait ainsi d’un côté l’origine céleste de la doctrine catholique, datant du Christ, invariable jusqu’alors et partout unanime, et qu’on ramenait cette indé-

  1. Iren. Contra hær. I, 10, n. 2 ; Tertull., I. cit., c. 20, sub fin., c. 28.
  2. Iren. Contra hær. III, 4, n. 1, et III, 3, n. 2 : « Ad hanc enim Ecclesiam propter potiorem (potentiorem) principalitatem necesse est omnem convenire Ecclesiam, hoc est, eos qui sunt undique fideles, etc. »
  3. Tertull., I. cit., c. 32 : « Ut multo posteriores (Ecclesiæ), quæ quotidie instituuntur, tamen in eadem fide conspirantes, non minus apostolicæ deputantur pro consanguinitate doctrinæ. » P. 243.
  4. Iren. Contra hœr. III, 24 ; n. 1 ; Tertull. lib. I, c. 19.
  5. Cypr. de Unit. Ecclesiæ : « Habere jam non potest Deum patrem, qui Ecclesiam non habet matrem. » (Opp. p. 397.) Cf. Ignat. ep. ad Polycarp., c. 6.