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CHAPITRE III.
DOCTRINE UNIVERSELLE LE L’ÉGLISE CATHOLIQUE OPPOSÉE AUX CONCEPTIONS PARTIELLES DES HÉRÉTIQUES.





§ 76. — La tradition ou le principe de la transmission du Christianisme dans l’Église catholique.
Iren. Contra hær. Tertull. de Præscr. pass. dans Lumper, Hist. theologico-critica de vita, scriptis, etc. P. III, p. 318 sq. (Iren.) P. VI, p. 271 sq. (Tertull.) Permaneder, Biblioth. patristica (s. patrologia general.). Landish., 1841, t. I, p. 160 sq. Cf. E. Klüpfel in ed Commonitorii Vincent. Lerinens. Viennæ, 1809. Grabe, Spicileg. SS. Patr., t. I, præf.

Mœhler, parlant dans l’esprit des premiers Pères de l’Église[1], et d’après leur manière de voir large et pratique, appelle les hérésies que nous venons de décrire, la nouvelle chute de l’homme par le péché, après la rédemption. L’hérésie, comme la première faute du chef de la race humaine, brise l’unité, rompt l’harmonie des puissances intellectuelles de l’homme ; elle divise la grande communauté des chrétiens, l’Église une, en sectes nombreuses, dont chacune exprime une des puissances spirituelles de l’homme, d’après laquelle il conçoit et juge particulièrement le Christianisme. L’imagination prédomine dans les conceptions des gnostiques ; la Raison seule dans les opinions des Ébionites et des principaux antitrinitaires. Ces conceptions partielles, si contraires à l’esprit chrétien qui, en régénérant l’homme, renouvelle et harmonise toutes ses puissances ; un égoïsme sans frein, un orgueil sans bornes, telles furent les causes qui séparèrent les membres du corps de l’Église, dont la base, la vie, la force et la durée sont

  1. Cf. Ignat., ep. ad Trallian., c. 11. Cf. Genes. III, 3, 4 ; Euseb. Hist. ecclesiast. IV, 7.