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§ 73. — Le Manichéisme.
Sources. — Archelai, episc. Cascharor. [v. 278], Acta disputat. c. Manete (Galland. Bibl. PP. t. III, p. 569-610), et dans Mansi, t. I, p. 1129 sq. — Routh, Reliq. sacr., t. IV. — Tit. Bostrens. [vers 360], 1. IV, ϰατὰ τῶν Μανιχαίων (Canis. Lect. ant., ed. Basnage, t. I). — Alexander, Lycopolit. adv., Manich. placita (Galland. Biblioth. PP., t. IX, p. 73-88). — Epiph. Hær. 66 (Opp., t. I, p. 657 sq.). — Augustin. Contra epist. Manich. fundam. ; Fortunat. ; Adimant. ; Faust. ; de actis cont. Felic. Manich., etc. (t. VIII, ed. Bened.). — Augustin de Mor. ecclesiast. cath. et mor. Manich. (t. I). Fragment, dans Fabric. Biblioth. gr., t. V, p. 284 sq. Cf. Tillemont, t. IV, p. 367 sq.
Travaux sur les sources. Beausobre, Hist. crit. de Manès et du Manichéisme. Amst., 1734 sq., 2 t. in-4. — Alticotii, S. J. Dissert. hist. crit. de antiq. novisque Manichæis. Romæ, 1763. Walch, Hist. des hérésies, t. I, p. 685 sq. Baur, Syst. relig. des Manich. Tüb., 1831. Colditz, Syst. relig. des manich. Leipzig, 1838. Staudenmaier, Philos. du christ., p. 504. Baur démontre la parenté du bouddhisme et du manichéisme, ce qu’avant lui avait fait déjà Aug. Ant. Georgi, Alphabetum Tibetanum. Romæ, 1762, p. 398 sq. V. Dœllinger, Man. de l’hist. ecclés., t. I, p. 244.

Un des systèmes qui se rapprochent le plus du gnosticisme fut le Manichéisme, qui, après la chute de la gnose, chercha à succéder à son autorité sur les esprits. On le fait remonter au Persan Mani (Manès, Manichæus), issu d’une famille distinguée de Mages, qui le fit élever d’une manière à la fois artistique et scientifique. Cependant, d’après les traditions occidentales, ce Manès était un esclave, que la veuve d’un certain Térébinthe, nommé aussi Bouddha, mit en possession des livres du marchand sarrasin Scythianus, qui, dans ses nombreux voyages, avait acquis des ouvrages de la philosophie grecque et orientale. C’est là que Manès doit avoir puisé son système, vers le milieu du IIIe siècle. À cette époque l’empire des Perses avait été délivré, par les Sassanides, de la domination des Parthes, et la nouvelle dynastie avait résolu d’asseoir sa puissance sur une base solide, en travaillant à l’amélioration religieuse du peuple. À cet effet, elle s’efforça de remettre en honneur la religion de Zoroastre, qui, sous les Arsacides, était devenue un grossier dualisme, un culte tout extérieur, sans élévation, sans esprit. Les Magusiens, partisans de cette forme dé-