taque la nature divine, la mission et la doctrine du Christ,
qu’il représente comme un vil imposteur, dont les miracles
prétendus ne sont pas plus étonnants que les prodiges journaliers
des jongleurs égyptiens. Quand ce seraient d’ailleurs
des miracles, dit-il, les chrétiens ne peuvent et ne
doivent pas plus en conclure que le Christ est Fils de Dieu,
que les païens n’ont regardé comme dieux ou fils des dieux
Aristée de Proconnèse, Abaris l’Hyperboréen, et plusieurs
autres thaumaturges, malgré les prodiges opérés par eux.
Les chrétiens sont de petites gens, d’un esprit étroit et mesquin,
dont la doctrine, incapable de soutenir le moindre
examen, consiste à imposer et à exiger une croyance aveugle
et une obéissance absolue. Vainement ils en appellent
à l’accomplissement des prophéties de l’Ancien et du Nouveau
Testament, dans et par la personne du Christ ! Ils sont
tellement divisés entre eux qu’à peine leurs différentes
sectes ont, encore de commun autre chose que le nom et
qu’on sait à peine de quoi il s’agit quand on parle du Christianisme.
§ 68. — Dans le IIIe siècle.
Caracalla [211-217 apr. J.-C.], qui se débarrassa de son frère en le faisant assassiner, ne porta aucune loi spéciale pour protéger les chrétiens ; aussi les persécutions isolées ne manquèrent point sous son règne, et il fallut quelque temps pour que la politique et les dispositions plus favorables du nouvel empereur parvinssent à adoucir le sort des chrétiens, dans toutes les provinces[1]. Caracalla étant tombé sous les coups de Macrin, capitaine de ses gardes, qu’il avait voulu tuer lui-même, celui-ci s’éleva au trône, et rendit, pendant les dix-neuf mois de son règne, le sort des chrétiens plus tolérable, en défendant toute condamnation fondée sur le mépris des dieux[2]. L’armée mécontente, l’ayant tué à son tour, lui donna pour successeur le petit-fils de Caracalla, âgé de quatorze ans. C’était Avitus Bassianus, surnommé Héliogabale [218-222 apr. J.-C.], du