inconciliable avec leur vocation la nécessite de prêter le
serment militaire ou de remplir les fonctions publiques, et
jamais ils ne rendaient aux images de l’empereur les hommages
idolâtriques de la multitude. Tous ces motifs réunis
excitèrent contre les chrétiens de sanglantes persécutions,
provoquées d’abord par le peuple, depuis Marc Aurèle par
le peuple, les lettrés et l’empereur, et depuis lors déterminées
par des raisons politiques autant que par les convictions
religieuses des empereurs. D’après cela, qui ne s’étonnerait
de voir un homme comme Gibbon attribuer la propagation
du Christianisme à des causes purement naturelles[1] ?
DANS LES IIe ET LES IIIe SIÈCLES.
§ 67. — Dans le IIe siècle.
Autant la domination de Nerva avait été douce envers tes chrétiens, autant celle de Trajan leur devint funeste [98-117]. La loi qu’il porta contre les associations particu-
- ↑ Gibbon, History of the decline and fall of the roman empire. London, 1776 sq. VI. C’est surtout dans le 16e chap. qu’on trouve l’extension du Christianisme attribuée à des raisons naturelles.
Sueton. Vita Neron, c. 6 : Genus hominum superstitionis novæ ac maleficæ. Minut. Felix, c. 12. Tertull. Apolog., c. 13.