dans l’Afrique occidentale[1], sont obscures. Il est vraisemblable que Rome y envoya de bonne heure des ouvriers évangéliques. Baronius prétend faire remonter l’origine de cette Église aux apôtres, principalement à Pierre, ce qui est combattu par Schelstrate[2]. Carthage devint la métropole des Églises d’Afrique ; de là, la doctrine chrétienne se répandit en Numidie et en Mauritanie, avec tant de succès, que Tertullien, l’illustre prêtre de Carthage [† vers 240][3], dit que le nombre des chrétiens surpassait celui des païens dans les villes de l’Afrique. À la fin du IIe siècle, Agrippinus évêque de Carthage, tenait déjà un synode de soixante-dix évêques d’Afrique et de Numidie, et saint Cyprien réunissait autour de lui les évêques de trois provinces, au nombre de quatre-vingt-sept[4].
§ 64. – Extension du Christianisme en Europe[5].
L’apôtre Paul et ses compagnons avaient implanté le Christianisme dans la Grèce et les contrées environnantes. La plus florissante des Églises d’Italie était, sans contredit, celle de Rome, cité bienheureuse, vivifiée par la parole, arrosée par le sang, glorifiée par la mort des princes des apôtres. Avec : Pierre et Paul, une multitude dei chrétiens (ingens multitudo), au rapport même de Tacite, fut cruellement martyrisée et mise ignominieusement à mort durant la persécution de Néron[6]. Vers le milieu du IIIe siècle, l’Église de Rome avait un grand nombre de prêtres, de
- ↑ Munteri Primordia Ecclesiæ afric. Hafn., 1829.
- ↑ Baron. ad a. 49, n. 8. E. Schelstrate, Ecclesia africana sub primatu Carthag. Par. 1690. 4.
- ↑ Ad Scapul. c. 2 : « Tanta hominum multitudo pars pæne major civitatis cujusque : » et c. 5 : « Quantis ignibus, quantis gladiis opus erit : Quid ipsa Carthago passura est decimanda a te ? » P. 86 et 88. Apologet. c. 37 : « Hesterni sumus et vestra omnia implevimus, urbes, insulas, castella, municipia, conciliabula, castra ipsa, etc. » p. 33.
- ↑ Cypr. ep. 71 et 73. August. de Baptismo, II, 13. Mansi, Collectio conciliorum, t. I, p. 967-92. Harduin. t. I, p. 159-180.
- ↑ Cf. § 50.
- ↑ Terlull. de Præscr. c. 36 ; Tacit. Annal. XV, 44.