sacramentelle de l’absolution[1], et rentrant dans la communion de l’Église[2] ; ce sont ces hommes que les apôtres ont en vue dans plusieurs avertissements que renferment leurs épîtres. Tandis que l’Église de Jérusalem n’avait qu’un cœur et une âme, celle de Corinthe était déchirée par de déplorables désordres[3]. Ce qui arrêtait surtout les progrès de la moralité, c’était, d’un côté, la fausse opinion des chrétiens nés Juifs qu’il·fallait continuer à observer la loi mosaïque, tandis que, d’un autre côté, on interprétait faussement la doctrine de saint Paul sur la justification par la foi sans les œuvres, pour justifier la licence et l’immoralité[4]. On interprétait encore mal l’annonce de la venue spirituelle du Christ et de sa manifestation glorieuse[5] ; on se la représentait comme un avènement prochain, et il en résultait des conséquences fâcheuses pour vie religieuse des chrétiens[6].
§ 56. — Le culte.
Pendant que les chrétiens nés Juifs continuaient à fréquenter le temple de Jérusalem, il s’était formé des assemblées religieuses, dans des maisons particulières, qui étaient pour l’Église ce que les synagogues étaient pour le temple[7]. Les chrétiens s’édifiaient mutuellement par la prière, dans laquelle on faisait toujours mention des frères absents et défunts ; par la lecture des passages de l’Ancien Testament, et plus tard par celle des épîtres apostoli-
- ↑ Matth. IX, 6 ; Jean XX, 22, 23.
- ↑ conf. Act. Apost. XIX, 18. Il est dit en cet endroit : Πολλοὶ τε ζῶν πεπιστευϰότων ἤρχοντο, ἐξομολογούμενοι ϰαὶ ἀναγγελλοντες τάς πράξεις αὐτῶν. πεπιστευϰότες (Polloi te zôn pepisteukotôn êrkouto, exomologoumenoi kai anaggellontes tas praxeis auton). Le mot πεπιστευϰότες (pepisteukotes) indique, par opposition à ceux dont il est question au v. 17 en général, à ceux qui ont été émus par les miracles, les croyants de l’Église d’Éphèse (cf. V, IX), qu’indique aussi le mot perfecti. De même les expressions τὰς πράξεις (tas praxeis) et non τὰ πράγματα (ta pragmata) (cf. Luc XXIII, 51 et Col. III, 9) indiquent formellement une confession spéciale des péchés en particulier.
- ↑ Act. IV, 32.
- ↑ Ép. de S. Jacq. ; Galat. V, 6 ; 1 Cor. XIII, 2.
- ↑ Matth. X, 23 ; XXIV ; XXVIII, 20 ; Jean, XIV, 18, 21, 23.
- ↑ 2 Thess. III, 11 ; 1 Thess. IV, 12-17.
- ↑ Rom. XVI, 4 ; 1 Cor. XVI, 19 ; Col. IV, 15.