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n’était point temporaire ; il ne pouvait être repris sans des motifs très-graves ; les prêtres ne différaient réellement des évêques qu’en ce que ceux-là[1] dépendaient de ceux-ci dans l’exercice de leurs fonctions, et ne pouvaient transmettre, comme les évêques, le sacerdoce par l’ordination[2].

Les Diacres (διάϰονοι), formant le troisième degré de la hiérarchie ecclésiastique instituée par Jésus, sont les successeurs des sept fidèles, élus par les apôtres, pour dispenser les aumônes et soigner les pauvres[3] ; cependant leurs attributions étaient encore d’un ordre incomparablement plus élevé, puisqu’ils devaient être « pleins de l’Esprit-Saint et de la Vérité[4], » et qu’en effet ils prêchaient et baptisaient[5].

On était élevé à chacun des trois degrés de la hiérarchie sainte par la prière et l’imposition des mains[6], symbole essentiel du sacrement de l’ordre.

§ 54. — Doctrine de saint Paul sur l’organisation de l’Église.

Dès les temps apostoliques, de faux docteurs menacèrent l’Église. Les épîtres de l’apôtre des Gentils contiennent de fréquentes exhortations à la vigilance contre une fausse gnose (ψευδόνυμος γνῶσις)[7]. « Fuyez, dit-il, les questions impertinentes, les généalogies et les fables

  1. 1 Tim. V, 17.
  2. Ignat. Ἐκείνη βεβαία εὐχαριστία ἡγείσθω, ἡ ὑπὸ τὸν ἐπίσκοπον οὖσα, ἡ ῷ αὐτὸς ἐπιτρέψῃ. Οὐκ ἐξόν ἐστιν χωρὶς τοῦ ἐπισκόπου, οὔτε βαπτίζειν, οὔτε ἀγάπην ποιεῖν. (Ep. ad Smyrn. c. 8.) Tertull. de Baptismo, c. 17 : « Dandi baptismi habet jus summus sacerdos, qui et episcopus, dehinc presbyter et diaconi, non tamen sine auctoritate episcopi. » Cf. Concil. Trident. Sess. XIV, de Pœnitentia, cap. 7, sur la nécessité de la juridiction à côté de l’ordination.
  3. Act. VI, 1.
  4. Act. VII, VIII, XII, 38-40 ; cf. 1 Tim. III, 8.
  5. Il est question aussi, dans le Nouveau Testament, de diaconesses et de prêtresses, auxquelles étaient confiés le soin des malades, la surveillance et l’instruction (Rom. XVI, 1, ἡ διάϰονος ; Tite, II, 3, ἡ πρεσϐύτις). On les prenait ordinairement parmi des veuves, rarement parmi les vierges. 1 Tim. V, 9. Quand à l’intervention des femmes dans l’Église, saint Paul dit formellement, I Cor. XIV, 34 : Mulieres taceant in Ecclesia.
  6. Act. VI, 6 ; XIII, 3 ; 1 Tim. IV, 14 ; 2 Tim. I, 6.
  7. 1 Tim. VI, 20.