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Dieu même. » Fils unique du Père[1], plein de grâce et de vérité[2], puisque en lui habitait corporellement la plénitude de la Divinité[3], il était la vie, il pouvait seul la communiquer aux autres[4], il pouvait seul donner le pouvoir d’être faits enfants de Dieu[5] à ceux qui croiraient en son nom, à sa mission, et prouveraient la sincérité de leur pénitence par leur foi et leurs œuvres.

§ 39. — Jésus fonde une société religieuse.
Prand. Le Christ a-t-il fondé une Église ? quel caractère a-t-elle ? Munich, 1832. Sur les rapports nécessaires du Christianisme et de l’Église, voyez Dieringer, Système des faits divins du Christianisme. Mayence, 1841, dans le t. II, p. 368 sq.

Puisque Jésus avait enseigné sa doctrine comme la religion absolue et universelle ; puisqu’il s’était déclaré le Sauveur du monde, qui devait relever la créature de la malédiction du péché et rétablir le commerce vivant de l’humanité avec Dieu ; la nécessité de réunir, en une société religieuse, les hommes de tous les temps et de tous les pays, ressortait de l’universalité même d’une œuvre qui devait embrasser tous les siècles et toutes les nations : Car le Christ n’est réellement le Sauveur du monde qu’autant qu’il donne à tous les hommes, partout et toujours, comme à ses contemporains durant les jours de sa vie terrestre, le moyen de participer à la vie divine en s’unissant à Celui qui en est la source. Il faut donc qu’il y ait toujours dans le monde une parole vraie, divine et infaillible, comme la parole de Jésus-Christ même ; il faut qu’il y ait constamment dans le monde une vertu qui opère la rémission des péchés et la sanctification des âmes, aussi sûrement que la vertu du Christ lui-même ; il faut qu’il y ait perpétuellement dans le monde une autorité qui oblige à l’obéissance et à la soumission, qui mène au salut, aussi infailliblement que l’autorité du Sauveur lui-même ; il faut enfin incessamment dans le monde une société religieuse qui, née de Dieu, unissant à Dieu, fonde la béatitude en Dieu, aussi véritablement

  1. Jean, III, 16.
  2. Jean, I, 14.
  3. Col. II, 9.
  4. Jean, I, 4, 5, 26 ; X, 9 ; XIV, 6.
  5. Jean, I, 12.