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§ 33. — Recherches chronologiques sur l’année de la naissance et sur la vie de Jésus-Christ.
Tillemont, note 4 de la Vie de Jésus. Nat. Alex. Hist Eccl. I sæc. diss. II, ed Venet. in-4, t. IV, p. 139, sq. Sepp. ubi supra, t. I. Wieseler, Concord, chronol. des quatre Évangiles. Hamb. 1843. Seyffarth, Chronol. sacra, Lips. 1846.

Dès les temps les plus reculés, les opinions furent diverses à cet égard. Irénée et Tertullien indiquèrent la 41e année d’Auguste (c’est-à-dire l’an 751 après la fondation de Rome) comme celle de la naissance du Christ. Clément d’Alexandrie, Eusèbe Épiphane et Orose adoptèrent la 42e année d’Auguste. Denys le Petit [530] fixa par un calcul soigneux et solide l’année de la naissance de Jésus-Christ à l’an 754 après la fondation de Rome[1]. Mais les recherches plus récentes ont fait généralement admettre l’an 747[2]. En s’écartant ainsi des calculs de Denys (ce qui a lieu depuis Bède, et surtout depuis le VIIIe siècle), on se fonde sur la donnée certaine de la mort d’Hérode, que Josèphe fixe au printemps de 750 ou 751. Or, d’après saint Matthieu, II, 22, la mort d’Hérode n’a dû arriver qu’après la naissance du Christ, et par conséquent le calcul de Denys commence au moins quatre ans trop, tard. La seule base certaine que nous fournissent à cet égard les Évangiles, est le passage de saint Luc III, 1 qui date le commencement de la vie publique de Jean-Baptiste de la 15e année du règne de Tibère, et l’endroit où le même évangéliste, II, 1-2, parle du recensement ordonné en Palestine par l’empereur, au temps où Quirinus était gouverneur de la Syrie. Il serait facile, d’après celà, de calculer l’année qu’on recherche, si l’on était certain, ce qui n’est pas invraisem-

  1. Voir les principales opinions dans Fabricii Bibliopraph. antiquar. ; ed. II. Hamb., 1716, et dans Munter, l’Étoile des Mages, Recherches sur l’année de la naissance de Jésus-Christ, Copenh., 1827.
  2. Kepler, de Nova stella in pede Serpentarii, etc. (pragæ, 1606) ; de Jesu Chr. Salvatoris nostri vero anno natalitio (Francf., 1606, in-4) ; de vero anno quo æaternus Dei Filius humanam naturam in utero benedictæ Virginis Mariæ assumpsit (Francf., 1614, in-4). Il se prononce pour l’année de Rome 748. – Sanclementii de vulgar. æræ emendat. lib. IV, Romæ, 1793, in-4. — Ideler, Chronol. t. II, p. 394.