leurs les Samaritains différaient des Juifs, en n’admettant des livres de l’Ancien Testament que le Pentateuque, et en croyant que le temple où l’on devait adorer Dieu ne pouvait être que sur le mont Garizim[1]. Ils tenaient à la doctrine nationale d’un Dieu, de la Providence, du Messie futur (הַּשָׁהֵב (hashahev), conversor), mais ils la comprenaient d’une manière plus large que les Juifs. Les deux nations s’adressaient des noms injurieux[2], se reprochaient l’idolâtrie, évitaient toute société entre elles, se refusaient l’hospitalité[3], et cherchaient, en voyageant, à ne pas toucher leurs limites mutuelles. Elles combattirent souvent l’une contre l’autre et restèrent toujours irréconciliables. Le Christ, par ses paroles[4] et par ses actions[5], condamna cette haine.
§ 31. — Plénitude des temps.
L’influence des pharisiens avait fait régner parmi les Juifs, avec une apparence de justice légale, le fanatisme et l’impureté. On ne comprenait plus en général la religion que comme une chose extérieure. Le doute et le trouble de l’âme avaient été les résultats de l’influence moins active des sadducéens. Au milieu de ces agitations religieuses, qu’augmentait encore le joug des Romains, se réveillaient dans tous les cœurs la désir et l’espérance d’une double amélioration, extérieure et intérieure. Mais plus la loi des Juifs était troublée, plus ils étaient portés à interpréter les glorieuses promesses du Messie d’après leurs désirs terrestres et leurs opinions mondaines. Ils attendaient un guerrier puissant et fort, conquérant et dominateur de la terre. Un petit nombre d’entre eux seulement, représentés par les glorieux personnages du Nouveau Testament, Zacharie, Élisabeth, Simon, Anne, Marie, etc.[6], espéraient en un Messie, libérateur du péché et de l’erreur. C’était précisément à la fin de la période où nous sommes arrivés que, s’appuyant sur la dernière prophétie de Daniel relative aux soixante-dix semaines d’années (490 ans)[7],