l’accès leur était interdit, ils devinrent à leur tour accessibles à la civilisation des nations étrangères, et le mosaïsme cessa d’être isolé dans le monde. Leurs relations actives avec les peuples les plus importants de l’antiquité les mirent à même de répandre, avec le zèle qui leur était propre, les germes de la vraie connaissance de Dieu parmi les gentils, d’inspirer le respect du judaïsme, et de propager par toute la terre l’espérance du prochain règne de Dieu. Leur prosélytisme eut d’autant plus de succès vers le temps de la venue du Fils de Dieu, que nous avons vu la désolation d’un grand nombre de païens, convaincus de l’insuffisance du paganisme et enclins à admettre, avec les Juifs, sinon toute la loi mosaïque, du moins le monothéisme. Ces prosélytes de la porte (גֵרֵי הַשֵּׁעֵר) abandonnaient les vaines imaginations mythologiques et s’abstenaient de certaines coutumes du paganisme ; ils étaient en assez grand nombre, tandis que les prosélytes de la justice (גֵֽרֵי הַצֶדֶק), qui admettaient toute la loi et la circoncision, étaient plus rares. D’autres, enfin, en grand nombre, sans être même prosélytes de la porte, cherchaient, au milieu des ruines de toutes les religions païennes, à apaiser momentanément leur conscience, en pratiquant les cérémonies des Juifs et prenant part aux solennités de leurs fêtes religieuses.
§ 30. — Sectes principales : les Pharisiens, les Sadducéens,
les Esséniens, les Samaritains.
Au milieu des luttes politiques du temps des Macchabées, il s’était formé des partis religieux qui eurent une grande influence sur la marche même des événements politiques. Leurs opinions diverses sur les rapports de la religion et l’État (pharisiens et sadducéens), ou sur les choses purement morales (esséniens), les distinguèrent d’abord. Plus tard ils se divisèrent encore sous le point de vue politique : les uns (pharisiens) s’opposant, de toute leur force, à la suppression de la nationalité juive par la domination grecque et romaine ; les autres s’y soumettant avec moins de peine (sadducéens, esséniens). Les Pharisiens peuvent donc être considérés comme le parti de la légitimité, défendant avec zèle les choses anciennes, les