sonné, Hérode (le Grand), soutenu par les Romains, fut proclamé roi de Judée (39-3 ans apr. J.-C.). Ce tyran, qui ne professait la religion juive qu’en apparence, chercha avec une violence hypocrite à opprimer la nationalité juive et les prêtres, à revêtir arbitrairement du pontificat suprême un Juif nommé Ananel, qu’il avait fait venir de Babylone, à déconsidérer le sanhédrin, à introduire enfin en Judée les mœurs et les usages des Romains. Une sourde agitation gronda d’abord parmi le peuple, qui finit par éclater et se révolter ouvertement. Tout autour d’Hérode régnaient l’intrigue et l’hypocrisie ; les assassinats et les exécutions publiques les plus arbitraires se succédaient d’une manière effrayante. Les Juifs frémissaient sous ce joug odieux, mais, divisés en sectes religieuses, acharnés les uns contre les autres, ils n’étaient plus capables d’agir ensemble pour s’affranchir, comme leurs ancêtres, du joug de l’étranger, et reconquérir une existence glorieuse et paisible. Après la mort d’Hérode, la Palestine fut partagée entre ses trois fils : Archélaüs obtint comme ethnarque la Judée, l’Idumée et la Samarie ; Philippe, comme tétrarque, la Batanée, l’Iturée et la Trachonite, et Hérode, au même titre, la Galilée et la Pérée ; Archélaüs, à la suite d’une révolte, fut exilé dans les Gaules (6 ans apr. J.-C.). Le grand prêtre et le sanhédrin administraient les affaires religieuses, mais ils n’avaient qu’une influence subordonnée dans les affaires publiques. En l’an 39, la faveur de Claude éleva Hérode Agrippa à la royauté de toute la Palestine ; mais, après sa mort (44 ans après J.-C.), le royaume redevint une province romaine, administrée par des gouverneurs romains.
§ 29. — Les Juifs hors de la Palestine.
Nous avons vu qu’un petit nombre seulement de Juifs avaient profité de l’autorisation de Cyrus pour revenir en Palestine. La majeure partie était restée à Babylone, et de là s’était répandue de plus en plus vers l’Orient. Les rois