Juifs tant qu’il vécut[1]. C’est ainsi que le souverain pontificat, et plus tard la dignité royale, devinrent héréditaires dans la race des Asmonéens. Jean Hyrcan (135), successeur de Simon, augmenta la puissance des Juifs, constitua le royaume des Asmonéens plus grand et plus florissant que n’avait été celui d’aucun roi d’Israël, David et Salomon exceptés. « Ainsi, dit Bossuet, le peuple de Dieu demeura debout au milieu de toutes ces épreuves, tantôt châtié, tantôt relevé de sa misère ; Dieu le prévenait de telle sorte que ce peuple est la preuve la plus vivante et la plus magnifique de la Providence divine qui gouverne le monde. » En effet, la race des Asmonéens, si zélée pour la loi de Dieu et toujours bénie dans ses entreprises, ne fut heureuse que tant qu’elle marcha dans la crainte du Seigneur. Déjà la position d’Hyrcan devint critique lorsque, dans la lutte élevée entre les Pharisiens et les Sadducéens, il parut enfin prendre le parti de ces derniers († 107). La lutte de ces deux sectes rendit plus opiniâtre et plus désastreuse la longue et sanglante guerre civile qu’allumèrent après la mort du fils aîné d’Hyrcan, Aristobule (106), les dissensions de sa famille. Le parti judéo-grec nomma pour arbitre Pompée, alors en Asie. La domination romaine fut, comme de coutume, la suite de l’arbitrage. Pompée s’était déclaré contre le jeune Aristobule pour Hyrcan, le dernier des fils d’Alexandre, frère et successeur d’Aristobule, mort si misérablement. Il l’avait aidé à s’emparer de la dignité du grand prêtre. Hyrcan prétendit de nouveau à cette dignité après la chute de Pompée sous César ; mais il ne put obtenir aucune influence politique en Judée, tout le pays se trouvant soumis à l’administration de l’Iduméen Antipater, et de ses fils Hérode et Phasaël. Le sanhédrin pénétra les plans de cette famille iduméenne. De plus en plus inquiet de l’amitié d’Antipater et des Romains, il déclara que sa position était incompatible avec les mœurs nationales. L’application arbitraire que faisait Hérode de la peine de mort, sans le concours du sanhédrin, et d’autres causes encore, excitèrent enfin une insurrection positive, à l’issue de laquelle, Phasaël s’étant tué et Antipater empoi-
- ↑ 1 Mach. XIV, 4-15.