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DEUXIÈME PÉRIODE

Richelieu, craignant déjà son influence, l’éloigna. Vers sa vingtième année, sa mère, qui l’avait conduite en Normandie, la maria à M. Langlois de Motteville, qui en avait quatre-vingts. Après la mort de Richelieu, elle revint près d’Anne d’Autriche, et fut pendant vingt-deux ans plutôt une amie de la reine qu’une femme de chambre, dont elle avait le titre. Mazarin la craignait aussi, mais ne fut point aussi rigoureux que son prédécesseur. Elle n’a laissé que des Mémoires pour servir à l’histoire de la reine Anne d’Autriche, écrits dans une langue simple et spirituelle. On y rencontre quelques observations assez véridiques :

Les rois ne voient jamais leurs maux qu’au travers de mille nuages. La Vérité, que les poètes et les peintres représentent toute nue, est toujours, devant eux, habillée de mille façons, et jamais mondaine n’a si souvent changé de mode que celle-là en change quand elle va dans les palais de roi.


JOURNÉE DES BARRICADES

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Sur le soir, le coadjuteur revint trouver la reine de la part du peuple, forcé de prendre cette commission pour lui demander encore une fois leur prisonnier, résolus, à ce qu’ils disaient, si on le leur refusait, à le ravoir par la force. Comme le cœur de la reine n’était pas susceptible de faiblesse, qu’il paraissait en elle un courage qui aurait