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ANTHOLOGIE FÉMININE

Le fer victorieux, la terreur des humains,
Observe avec horreur ce conquérant du monde,
S’applaudit en voyant son ivresse profonde,
Puis soulève le fer, l’arrache du fourreau,
Et, le cœur enflammé par un transport nouveau,
Croit entendre la voix du Ciel qui l’encourage :
« Tu le veux, Dieu puissant, achève ton ouvrage ! »
Elle dit, et d’un bras par Dieu même affermi
Frappe d’un fer tranchant son superbe ennemi.
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DE LA SUZE (Henriette de Coligny, Ctesse)

(1618-1673)


Petite-fille de l’amiral de Coligny, elle épousa Thomas Hamilton, comte de Hadington. Devenue veuve, se remaria à Gaspard de Champagne, comte de la Suze ; ne fut pas heureuse en ménage : le comte de la Suze, fort jaloux, l’emmena dans ses terres. Ne pouvant souffrir ni son mari ni la solitude, elle se sépara du comte, et de protestante se fit catholique, « afin, dit Christine de Suède, de ne rencontrer son mari ni dans ce monde ni dans l’autre ».

Mme de la Suze était d’une grande beauté et possédait une physionomie charmante.

Ses poésies sont presque toutes rimées par Pel-