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DEUXIÈME PÉRIODE

nut pas la puissance du charme féminin dont elle parlait dans ses romans, d’ailleurs tous très moraux, d’après l’avis des hommes les plus austères.

« L’occupation de mon automne, écrivait Mascaron, est la lecture de Cyrus, de Clélie et d’Ibrahim ; je ne fais point de difficultés à vous avouer que, dans les sermons que je prépare pour l’avenir, ils seront souvent cités à côté de saint Augustin et de saint Bernard. »

Le savant Fléchier, « après avoir lu les dix volumes de Conversations, veut distribuer ce livre aux fidèles de son diocèse pour leur apprendre la morale et leur donner de bons modèles » ; — et le Père Lacroix parle de l’auteur en ces termes : « Elle sut si bien mêler la simplicité de l’histoire et la richesse des inventions, l’élégance et la facilité du style, la légèreté des conversations, la bienséance des mœurs, la noblesse et la variété des caractères, la grandeur et la pureté des sentiments, qu’on peut dire que c’est une école ouverte pour former les jeunes gens, et où le cœur et l’esprit, loin d’être en danger de se corrompre, n’ont d’autres risques à courir que de ne pouvoir atteindre à la hauteur et à la perfection des modèles que l’on y prépare. »

Les Portraits de Mlle  de Scudéry sont recommandés comme les meilleurs morceaux de ses ouvrages.

Elle maniait aussi bien le vers, quoiqu’elle ait plus particulièrement écrit en prose.