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ANTHOLOGIE FÉMININE

femme de Henri IV, répudiée en 1599, Marguerite de Valois eut une vie privée aussi irrégulière et aussi joyeuse que celle de son mari.

Elle écrivit pendant son exil au château d’Usson des Poésies et des Mémoires comprenant, de 1569 à 1582, une période de pas moins de treize années, qu’elle comparait dans la préface de cet ouvrage adressée à Brantôme « à de petits oursons qui vont vers l’historien, en masse lourde et difforme pour y recevoir leur formation ».

Ces mémoires furent écrits par elle dans le but de justifier sa conduite. Ils sont aussi peu possibles à lire par tous les yeux que les Contes de la reine de Navarre, sa grand’belle-mère.

Son style clair, précis, délicat, sympathique et naïf en même temps, lui vaut cet éloge de Bacon dans son Histoire de la littérature française jusqu’au XVIe siècle, « qu’elle sert de transition entre Christine de Pisan et Mme  de Sévigné ». De goût élégant, elle supprima le hennin et imagina de se coiffer avec ses cheveux.

mémoires[1]

J’allois en une lictiere faicte à pilliers doublez de velours incarnadin d’Espagne, en broderie d’or et de serge

  1. Mémoires de la royne Marguerite, publiés à l’Image de sainte Barbe, chez Charles Chapelain, en 1628.