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divergence même des idées qu’elles devaient professer, offrir un contraste intéressant : Mme  Alphonse Daudet, qui est tout sentiment et dont le talent littéraire rappelle de fort près celui de son mari ; la sémillante Étincelle, au style gracieux comme un Fragonard ou un Boucher ; Gyp, l’écrivain de la Vie parisienne par excellence, l’historien des pschutteux du XIXe siècle, et enfin la soussignée, Mme  d’Alq, sans qu’elles se doutassent qu’on allait les mettre en comparaison.

Mme  Alphonse Daudet critiqua, principalement et non sans raison, dans l’éducation moderne l’engouement des cours, qui sont prétexte de sortie du matin au soir et font des petites demoiselles Benoiton.

Étincelle annonça que « miss Positive » ferait son apparition dans ce monde parisien qui connaissait la jeune fille-ange, la jeune femme-fée, mais qui ne connaissait pas la demoiselle-pionne !

« Elle ne sera ni jolie, ni même propre : la science est exigeante. — Elle aura les ongles en deuil de nos collégiens et les cheveux courts en broussailles. — Elle sera brouillée avec les brosses, les savons, les frais parfums, les romans et l’idéal ! — (Pas polie pour les savants. Étincelle).

« Mais elle nommera toutes choses par leurs noms ! »

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Quant à Gyp, « il faut, dit-elle, apprendre aux filles à être honnêtes, bonnes et jolies (cela s’apprend tout comme le reste), et si les hommes, au lieu d’être aussi « forts », étaient un peu plus malins, ils se garderaient de rendre les femmes savantes. »