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ANTHOLOGIE FÉMININE

chaude journée amoitisse leur front ou que la fraîche matinée d’automne pique leurs épaules sous la camisole lâche, les plus heureuses, celles déjà moins jeunes pour qui cette couture en plein air vers quatre ou cinq heures du tantôt, ou l’épluchage de menus légumes entre leurs doigts tordus, vulgaire chapelet du travail, semble le repos de gros ouvrages terminés, la halte, la respiration de tout l’être. Quelques plantes communes sur les fenêtres, sur le petit mur clôturant:des géraniums en pots, des œillets éventaillés, non loin du linge étendu; un chat sommeille en rond sur la chaise de paille où pendent des bas à raccommoder ou toute autre occupation ménagère, et l’on sent que voilà ces femmes installées jusqu’au soleil couché sous la poussière de la route.


Mlle MARIE-ANNE DE BOVET


Mlle Marie-Anne de Bovet, dont la mère a écrit sous son nom de jeune fille, Louise Audebert, plusieurs romans de mœurs parfaitement étudiés et des pièces de théâtre charmantes, s’est donnée aux lettres après la mort de son père, le général de Bovet (1884). Elle a débuté sous le pseudonyme de Mab, dans les Causeries Familières, par des critiques d’art et de musique, que ses aptitudes artistiques lui rendaient faciles ; puis, utilisant ses connaissances de langues étrangères, elle traduisit, aussitôt après, les Mémoires de Lord Malmesbury (Ollendorff) et ceux du colonel Gordon (Firmin-