poète et écrivain, et qui connaît le prix de la sincérité !
Quoique Carmen Sylva soit étrangère, elle a été couronnée par l’Académie française ; nous lui donnons place avec plaisir ; elle a publié jusqu’ici un volume de pensées très remarquable ; un livre de contes roumains et plusieurs romans, tous empreints d’une mélancolie qui ne la quitte pas depuis la mort de sa fille, son unique enfant.
« Je prie Dieu de pouvoir mourir pleurée, après une vie de travail, si je ne devais avoir ni enfants, ni petits-enfants. »
Tel était le souhait qu’elle formait avant que son mariage l’eût placée sur un trône, et alors qu’elle vivait simplement dans le château de ses pères, à Neuwied, où nous l’avons connue, joyeuse fillette, où elle est retournée aujourd’hui, malade et exilée.
Elle écrit encore à la date du 2 janvier 1869 :
« Rien qu’une action de grâces pour l’année chaude, ensoleillée qui vient de passer. Pas de vœu pour l’année commencée, sinon que le travail de mes mains soit béni. »
— Le moins que l’on fasse, il faut le faire tout à fait, si l’on veut que cela réussisse ; le moins que l’on soit, il le faut être tout entier, si l’on veut être quelque chose.
— Tout travail bien terminé est un échelon sur lequel