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TROISIÈME PÉRIODE

siècle, laissant loin derrière elle le vicomte de Launay (Mme de Girardin). On lui doit ces expressions mignardes et fouillées, comme les gracieux saxes Louis XVI, dont son mariage avec le baron Double devait la faire propriétaire ; jamais style mieux assorti. Elle a su faire de l’art dans le chiffonnage, et a célébré avec une flexibilité et une abondance de termes délicats les grâces et les talents de toutes les princesses royales de l’Europe et des plus hautes dames, qui ne lui ont pas ménagé les témoignages de reconnaissance. Elle a signé de son nom, baronne Double, une préface très littéraire à une édition Jouaust des Mémoires de Mme de Staal-Delaunay (1890), et a publié (1892) un émouvant roman de passion, Josette, dans la Revue des Deux-Mondes, qu’il ne faut pas confondre avec l’idylle du même nom d’André Theuriet. Dans la Semaine des enfants a paru un conte de fées illustré qu’elle a écrit à l’âge de douze ans. Elle est la tête de ligne d’une phalange de « chroniqueuses fin de siècle » dont nous nous dispenserons de parler plus amplement : Violette, Camée, Camélia, Crayon d’or, etc., qui ont surgi sur ses traces.

Nous croyons ne pouvoir citer d’elle rien de plus intéressant qu’une interwiew avec Rosa Bonheur, faisant connaître ainsi par une femme une autre femme qui, pour ne pas être écrivain, n’en est pas moins illustre.