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ANTHOLOGIE FÉMININE

lages ; est-ce tout ? Il a recueilli une fleur immortelle, un sentiment que la mousse des temps ni l’écume des mers ne terniront jamais. Il a retrempé son amour de la France dans le spectacle de sa beauté et de ses misères. Plus cette terre lui a semblé appauvrie, plus il voudrait la voir refleurir. Il a admiré ses magnificences, sa fertilité, il y cherche la place d’un peuple heureux.

Et celui qui ne sait qu’aimer la France, comment pourra-t-il la servir ? En la faisant aimer aux autres ; en ranimant l’amour du vrai.


Mme  RATAZZI

De tous les noms que la destinée avait réservés pour la princesse Marie-Lœtitia Bonaparte-Wyse, c’est sous celui de Ratazzi qu’elle s’est acquis le plus de notoriété et que nous croyons devoir l’inscrire ici. Sa mère, fille de Lucien Bonaparte, avait épousé sir Thomas Wyse, membre du Parlement et diplomate du gouvernement britannique. Marie-Lœtitia épousa d’abord le comte de Solms, dont elle eut un fils. Devenue veuve, elle se remaria à Urbain Rattazzi, premier ministre de Victor-Emmanuel ; après la mort de ce second mari, elle épousa en troisième noces don Luis de Rute, riche Espagnol, tué en duel en 1890. Les vicissitudes de la fortune l’accompagnèrent dans