Page:Alquie - Anthologie feminine.djvu/383

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
369
TROISIÈME PÉRIODE

Siège de Paris ; Jean et Pascal, 1876 ; Laide, 1878 ; Grecque, 1879 ; Galathée, 1880 ; Poètes grecs contemporains, 1882 ; Chanson des nouveaux époux, 1882 ; Païenne, 1883 ; Patrie hongroise, 1884 ; Récits d’une paysanne, 1884 ; Coupable comédie, 1885 ; Pensées spirites, 1888 ; Lettre d’un Paysan hongrois.


païenne (extrait de)


Je regardais sur la route de Catane la silhouette boisée des Alpines, me demandant si l’artiste créateur, vieilli, avait tremblé en faisant ce dessin, ou si le temps, de ses dents ébréchées, avait rongé les lignes pures.

Sombre, avec ses bases puissantes, la montagne noire s’élevait dans le ciel à mesure que le soleil descendait.


Mes yeux fixent l’astre à son déclin, et je le vois répandre sa lumière, soit en flèches, soit en globules. Les flèches dansent, retenues autour de la face brillante, mais les globules semblent tomber de ses lèvres.

Signes divins, ces globules forment des caractères enchevêtrés, qu’Apollon n’a point encore appris à lire aux hommes nouveaux, et que, seule peut-être depuis les âges sacrés de la Grèce antique, je commence à déchiffrer.

La nappe d’azur du ciel s’émiette, poudroie, les cyprès s’entourent d’une buée d’ombre et se gonflent. Le Luberon blanchit, les Alpines se teintent lentement de violet.

Peu à peu, le soleil ramasse ses clartés et sa chaleur,