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TROISIÈME PÉRIODE

Mme LUDOVIC FOUCAULT
(Morte en 1891)


Aimable et modeste, charitable et pieuse, elle n’a jamais cherché l’éclat et la publicité.


L’AIMABLE VIEILLE
À ma chère et vénérée Belle-Mère


Son front a quelques plis, mais elle est fraîche et rose,
Jamais on ne lui voit un visage morose,
Ses cheveux ont blanchi sous la neige des ans.
Ses yeux n’ont plus l’éclat, la beauté du printemps,
Mais sa bouche a gardé son aimable sourire.
Spirituelle et gaie, elle aime encore à dire
Refrain du bon vieux temps, mot pétillant d’esprit.
Joyeux conte où jamais sa verve ne tarit.
Sa conscience est pure et sa verve sereine ;
Pourtant elle a connu l’amertume et la peine :
Elle a souvent pleuré, prié, lutté, souffert,
Mais elle a résisté. C’est l’arbre toujours vert
Qui brave les autans et rit de la tempête.
On aime à contempler sa vénérable tête ;
Il semble qu’elle porte une auréole au front.
Diadème d’honneur que ses vertus lui font.
En la voyant ainsi souriante et vermeille,
On se sent pénétré près de l’aimable vieille
D’un sentiment mêlé d’amour et de respect.
Tout souci, tout chagrin s’enfuit à son aspect.