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TROISIÈME PÉRIODE

Le père d’Anaïs Ségalas, M. Charles Ménard, auteur d’un spirituel ouvrage (l’Ami des bêtes), épousa une charmante créole des Antilles. Sa fille hérita de toute la grâce de sa mère. Mariée à quinze ans à M. Victor Ségalas, avocat de talent, elle a parcouru une longue carrière de bonheur et de succès non interrompus.

À côté de tant d’existences bouleversées et abreuvées d’amertumes, la sienne a été d’une inaltérable sérénité, jusqu’au chagrin affreux que lui a causé la mort de son mari, il y a peu d’années.

Elle a vécu et vit dans une aisance très large, sans inquiétude pour son avenir ni pour celui des siens, ayant près d’elle une fille unique et dévouée, intelligente autant que bonne, qui cultive les lettres et les beaux-arts.

Officier d’Académie, ayant reçu des médailles et des prix dans tous les concours, lauréate de la Société d’Encouragement au bien, l’Académie française lui a décerné le prix Botta en 1888. Ses poésies, dont l’humour et la satire ne sont pas exclus, sont empreintes d’une nuance sentimentale et touchante qui fait venir les larmes aux yeux tout en conservant le sourire sur les lèvres. L’observation philosophique se retrouve dans cette versification facile, à la portée de l’enfance, mais non sans charme pour l’âge mûr. Parmi les plus populaires de ses poésies, il faut citer le Petit Sou