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TROISIÈME PÉRIODE

dirigé de la dernière moitié du siècle, fréquenté par les littérateurs les plus éminents, les hommes politiques les plus marquants. Toutes les hautes personnalités tenaient à honneur d’y être reçues ; les hauts personnages étrangers de passage à Paris briguaient une invitation ; et un artiste qui avait le bonheur de se faire entendre chez Mme  la marquise de Blocqueville était lancé.

Nommer les illustrations qui ont passé chez elle, même en assidus et intimes, formerait l’annuaire des célébrités depuis cinquante ans, se présentent sous notre plume les noms de : MM. Cousin, Villemain, Caro, le duc de Broglie, Camille Doucet, Jurien de La Gravière, le marquis de Rambuteau, Le Myre de Villers, Eugène Manuel, Nadaud, D. Jouaust, comte André Zamoïski, etc. Mme  la vicomtesse de Janzé et Mme Beulé étaient des dernières intimes. Mmes  les princesses Gortschakoff, Ourousoff, Galitzin, Mme d’Abadie ; ses nièces, Mmes  la duchesse d’Albuféra et de Feltre, comtesses Viguier, de Maleyssie, de Montesquieu ; toute l’aristocratie, la diplomatie, la haute littérature, se donnaient rendez-vous quai Malaquais, où la marquise de Blocqueville habitait depuis trente années. Son suprême bon ton ne laissa jamais introduire autour d’elle le moindre élément féminin parasite, et Dieu sait quelle énergie et quelle bravoure il faut pour cela à Paris quand on reçoit. Son salon était, je crois, unique