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ANTHOLOGIE FÉMININE


Mme  CRAVEN
Née Pauline de La Ferronays

(1805-1890)


Fille du comte de la Ferronays, ambassadeur à Saint-Pétersbourg, Mme Craven est « une belle âme qui a écrit l’histoire de belles âmes ».

« La femme ne se croit pas « cerveau d’homme » après la cinquantaine (Mme Craven a commencé à écrire âgée de plus de cinquante ans), alors que les cheveux grisonnent et que les habitudes sont prises. Elle ne quitte son salon pour s’asseoir à un secrétaire que sous l’impulsion des circonstances et pour obéir à un sentiment irrésistible. Or, c’est le cas de Mme Craven, dont la vocation fut tardive. « J’ai cru, voilà pourquoi j’ai parlé », chantait David. Elle pouvait dire à son tour : « J’ai admiré, et voilà pourquoi j’ai écrit… » Un jour, elle crut surprendre un reproche au fond de sa conscience : « Non, pensa-t-elle, je ne puis capitaliser davantage ; c’est de l’avarice. Il faut que je partage mon trésor avec les pauvres en impressions et en souvenirs. » Alors elle brisa aux pieds du public son vase d’albâtre[1]. »

Le Récit d’une sœur, qui est pour la plus grande partie la correspondance authentique et intime

  1. Mme  A. Craven, par M. Arthur Mugnier.