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ANTHOLOGIE FÉMININE


BERTIN (Louise-Angélique)

(1805-1863)


Née aux Roches, dans la vallée de la Bièvre (Seine-et-Oise), qu’elle habita toute sa vie, Mlle Bertin, qui était la fille de Louis Bertin, le fondateur du Journal des Débats, et qui resta à la tête du journal après la mort de son père en 1854, ne se maria pas ; elle était impotente, et on la rencontrait toujours dans sa petite voiture traînée de deux poneys blancs qu’elle conduisait elle-même. Son salon était des plus littéraires, on peut l’imaginer. La peinture, la musique, étaient ses occupations favorites. Elle a écrit un volume de poésies couronné par l’Académie française.

Elle est une des rares femmes qui, ayant composé de la musique pour librettos, aient vu leurs œuvres exécutées sur le théâtre.


LA MORT ET LA VIE

Si la mort est le but, pourquoi donc sur les routes
Est-il dans les buissons de si charmantes fleurs ?
Et lorsqu’au vent d’automne elles s’envolent toutes,
Pourquoi les voir partir d’un œil mouillé de pleurs ?

Si la vie est le but, pourquoi donc sur les routes
Tant de pierres dans l’herbe et d’épines aux fleurs,
Que, pendant le voyage, hélas ! nous devons toutes
Tacher de notre sang et mouiller de nos pleurs ?